Malgré les cris de détresse et les innombrables correspondances adressées à différents responsables, le problème posé par Merouane B. n'a pas changé d'un iota. N'ayant pourtant pas demandé la lune, mais uniquement et seulement une délibération de l'assemblée communale devant changer l'affection d'un logement inscrit dans le cadre des aides à l'habitat rural. Le père de famille qui a frappé à toutes les portes, s'explique mal la fin de non recevoir de l'APC de Guedjel. Celle-ci ne veut non seulement pas appliquer l'instruction du wali qui tient à mettre fin à un passe-droit flagrant, mais s'obstine pour on ne sait quelle raison à débouter le premier bénéficiaire, ayant obtenu deux logements sociaux et une aide au logement rural. L'inexplicable refus de la commune ne laisse pas indifférent les voisins de Merouane. «Comme vous le constatez, la famille B n'habite pas un palace disposant d'une piscine, d'un terrain de tennis et d'un autre de golf, mais une carcasse en parpaing à moitie finie. Elus pour défendre les intérêts de leurs électeurs, nos représentants font le contraire. Il est à la fois injuste et inadmissible de malmener de la sorte une petite famille occupant les lieux depuis plus de 10 ans. L'assemblée communale doit rectifier le tir et rétablir la famille B dans ses droits. On n'arrive pas à comprendre la manière de faire de l'assemblée devant savoir que l'aide à l'habitat rural est octroyée par l'Etat», diront des citoyens de Douar Guedjal que nous avons rencontrés non loin de la maison. Inachevée, la demeure construite en parking n'offre aucune commodité pour la vie décente pour une famille de 5 personnes, s'abritant sous un toit dépourvu de revêtement sol (s'entend carrelage car la dalle de sol est un luxe pour les occupants des lieux), de plâtre (les murs ne sont pas plâtrés), et d'autres éléments essentiels. Comme l'extérieur, l'intérieur de la carcasse fait pitié. En dépit de la désolation, l'APC de Guedjal accentue les désagréments d'une petite famille vivotant dans des conditions difficiles. Pour rappel, Merouane B. qui est menacé d'expulsion d'une maison qu'il occupe depuis 10 ans, sollicite le chef de l'exécutif qui diligente une enquête. Ses conclusions sont en faveur du réclamant qui retrouve le sourire, d'autant plus que le premier responsable de la wilaya l'invite à se rapprocher des services de la daïra. La municipalité qui a reçu l'instruction d'établir une décision d'affectation du logement au nom du plaignant, fait le moins qu'on puisse dire la sourde oreille. Le 18 novembre 2013, Merouane expose son cas à une commission présidée par le chef de daïra, qui prend en charge le dossier, d'autant plus que l'instruction du wali sera transmise aux services de la commune par courrier daté du 27 novembre 2013 sous le n°4/408.Il précise que le premier responsable de la daïra a insisté sur l'application stricte des directives du wali, consignées dans la correspondance sous le n°582 en date du 11/11/2013, comprenant en plus de ses doléances «justifiées», les références des attributions du premier bénéficiaire qui habite à Sétif depuis le 24 décembre 1994. Au lieu d'être régularisé, le 16 mars dernier, il reçoit une convocation de la daïra dans laquelle le secrétaire général de l'institution lui propose un habitat rural. «Il est vrai que la commune de Guedjal tourne le dos à l'instruction du wali que je ne remercierai jamais assez pour avoir étudié mon cas, mais je reste confiant. Malgré le préjudice moral causé à ma famille qui vit sur des charbons ardents, je ne perds pas confiance», déclare Merouane au bord de la déprime.