La nouvelle aérogare internationale d'Alger est enfin opérationnelle. Plus de vingt années ont été nécessaires pour parachever cette infrastructure attendue avec impatience par la population et dont la réalisation a dû être abandonnée faute de financement durant les années 1990. Annoncée en grande pompe plusieurs fois, son inauguration n'a eu lieu finalement qu'hier au cours d'une tournée du président de la République dans la capitale. En tournée algéroise en avril dernier, M. Bouteflika avait vivement critiqué le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui. « Vous êtes très en retard et ce n'est pas ce que vous m'avez dit en Conseil des ministres », lui avait-il reproché. M. Maghlaoui a avancé comme motif du retard de l'ouverture de cette aérogare « le transfert de gestion ». Le chef du projet, Benchaâbane Hocine, a indiqué, hier, que le transfert du trafic international dans cette aérogare s'est fait « dans les meilleures conditions et d'une manière professionnelle ». Cette aérogare, dont la réalisation a été confiée en 2003 à l'entreprise chinoise CSCEC, « devrait accueillir 2,3 millions de voyageurs dans un premier temps pour atteindre, à l'avenir, les 6 millions de voyageurs par an ». M. Benchaâbane a précisé que le nombre des banques d'enregistrement des voyageurs est passé d'une vingtaine à 64. La nouvelle aérogare d'Alger, digne des aéroports dont sont dotés les grandes villes européennes, comprend trois ouvrages d'art et cinq accès principaux, réalisés pour une enveloppe de près de 50 milliards de dinars. Elle est dotée d'un parking d'avions d'une superficie de 214 000 m2 avec une capacité de 14 postes de stationnement. Assurément, cette infrastructure participera à améliorer la vitrine de la capitale et du pays. En plus de l'inauguration de la nouvelle aérogare d'Alger, le chef de l'Etat a visité la nouvelle base de maintenance de locomotives de Rouiba (est d'Alger). Lors de son inspection, il a mis l'accent sur la nécessité d'opter pour un chemin de fer « très performant » avec « des locomotives équipées de toutes les commodités nécessaires, telles la cabine individuelle et le service de restauration » pour une « meilleure prise en charge » des voyageurs. La Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) s'est engagée, selon des explications qui nous ont été fournies sur place, dans « une vaste opération de modernisation de son parc voyageurs » pour le mettre en « harmonie » avec le matériel neuf en voie d'acquisition. Equipés par le partenaire américain General Motors, les ateliers de cette base sont consacrés à la réparation et la rénovation des locomotives diesel et électrique. L'Algérie, convient-il de rappeler, a opté pour une électrification de son réseau ferroviaire. Poursuivant son périple algérois, le président de la République a donné le coup d'envoi des travaux de réalisation du tramway d'Alger à Bordj El Kiffan. Le tramway d'Alger, dont le montant de réalisation s'élève à près de 40 milliards de dinars, et qui devrait être réceptionné en juin 2009, reliera le carrefour des Fusillés (Ruisseau) à Dergana (est d'Alger), ce qui représente une distance de 23,2 km et 38 stations, avec une capacité de transport de 185 000 voyageurs par jour. La première étape du projet qui consiste en la réalisation du tronçon, reliant le carrefour des Fusillés aux Ateliers (Bordj El Kiffan), est d'une distance de 16,3 km avec 30 stations avec une capacité de 150 000 voyageurs par jour. Le délai de réalisation de cette première tranche est de 30 mois. Sa mise en service est prévue pour février 2009. Le projet est confié au groupe Méditerrail qui regroupe plusieurs entreprises, en l'occurrence ETRHB (Algérie), Alstom (France) et Todini (Italie). Des problèmes d'expropriation au niveau de l'avenue de Tripoli, Hussein Dey, ont été toutefois soulevés par les responsables du projet. Afin de régler les problèmes de congestions dont fait l'objet la capitale du pays, il est prévu la mise à niveau technologique des téléphériques d'Alger ainsi que la réalisation de nouveaux moyens de transport par câbles dans différents quartiers de la capitale. Le montant de la mise à niveau des quatre téléphériques par l'entreprise française Pomagalski est de l'ordre de 918 millions de dinars. Le marché étant entré en vigueur ce mois. Les téléphériques concernés par cette mise à niveau sont ceux assurant les lignes Belouizdad-El Madania, Jardin d'Essais-Sanctuaire des Martyrs, Bologhine-Notre Dame d'Afrique et Palais de la Culture-Les Fusillés. Le dernier délai d'achèvement de l'opération est fixé au mois de mai 2008.