Le passage à l'intérieur de l'aérogare est vécu par chaque passager et visiteur comme un véritable régal. A l'entrée de la nouvelle aérogare d'Alger, les jardiniers s'adonnent avec enthousiasme à l'ornement de cet énorme blockhaus, appelé à constituer, selon l'expression spontanée d'une émigrée aux valises pendantes, la vitrine de l'Algérie. Aucun endroit, là où il est possible de mettre un végétal à contribution, n'est délaissé. «J'avais l'impression que l'aéronef a fait demi-tour pour se poser ailleurs», avoue encore cette émigrée au sourire large. Elle s'est illico laissée prendre dans une comparaison involontaire avec d'autres aérogares de pays occidentaux. Une photocopie du grand aéroport international de Francfort. Ou bien, «même le Charles-de-Gaulle n'est pas aussi sophistiqué». Les commentaires des passagers débarqués, livrés à une véritable surprise, coulent à flots, jetant des regards à la fois d'inspection et d'émerveillement, à gauche, à droite, et dans tous les sens. Selon les prévisions actuelles, cette nouvelle plate-forme aéroportuaire est d'une capacité d'accueil allant jusqu'à 6 millions de passagers par an. Ce qui permettra, à coup sûr, de satisfaire la demande croissante du trafic aérien au cours des prochaines années. Joignant l'utile à l'agréable, la nouvelle aérogare n'est pas uniquement en mesure de satisfaire cette demande de plus en plus grandissante, mais surtout elle offre des commodités des plus agréables aux passagers. Un endroit hautement sécurisé, un confort inégal et notamment, un tableau de la diversité socioculturelle de l'Algérie. L'idée de cette nouvelle infrastructure remonte a, au moins, une vingtaine d'années. Après avoir été abandonné, faute de financement et/ou par manque de volonté politique, la remise sur rails du projet a été confiée, en décembre 2003, à l'entreprise chinoise Cscec. D'une superficie de 85.000 m2, cette nouvelle aérogare permettra d'accueillir 6 millions de passagers par an. L'amélioration de l'accueil et du confort a coûté une cagnotte estimée à plusieurs millions de dollars. En matière de sécurité, la sophistication est au rendez-vous, mais aussi l'intransigeance et la rigueur. La sécurité commence à l'entrée de la nouvelle aérogare, avec des barrages de police fixes à longueur de journée. Un arrêt et une fouille sont obligatoires pour tout véhicule passant, cela avant de passer un autre contrôle manuel, à l'entrée du parking érigé pour une capacité d'accueil de 2000 places. Désormais, pas d'attente à l'extérieur de l'aérogare ni de queues interminables de personnes afin d'accueillir les leurs. Toute opération d'attente, d'accueil, d'arrivée et de départ s'effectue dans l'enceinte aéroportuaire, conformément aux nouvelles règles universellement admises. Le passage à l'intérieur de l'aérogare est vécu par chaque passager et visiteur comme un véritable régal. Un sol en marbre et une façade vitrée devant laquelle une femme s'est permise de se mettre en valeur pour, semble-t-il, mieux se présenter aux siens. A l'intérieur, le regard savoure un spectacle ornemental sublime. Un climat de printemps se fait sentir, amalgamé d'une forte et indescriptible dose de parfums. Les travaux de décoration et d'embellissement, accomplis à la loupe et à petites doses de ferveur, sont le fruit d'une équipe pluridisciplinaire, composée de plus de 350 artisans algériens. Nous sommes illico et involontairement plongés dans un album qui fait découvrir un large panorama du patrimoine algérien et du style arabo-mauresque. Mise en service depuis le 30 juin dernier, la nouvelle aérogare ultrasophistiquée se compose de douze postes de stationnement avion, avec deux dédoublés et dédiés aux gros porteurs. La desserte des passagers vers les aéronefs sera assurée par 12 passerelles télescopiques, dont deux doubles. Tandis que l'avitaillement des postes au contact se fera par le biais d'un hydro-système et le guidage des aéronefs par des mires en façade de l'aérogare. L'infrastructure présente un amalgame intelligent de verre et d'acier, aux formes avant-gardistes, avec ses deux modules en forme de toile d'araignée. Notre balade guidée à l'intérieur de ce chef-d'oeuvre architectural ne se termine pas aussitôt. De petites enjambées, le visiteur et le passager ont droit à une véritable jouissance visuelle. Car, en fin de compte, le slogan est juste, la peinture touche plus que la musique. Pour la sécurité, des équipements de haute qualité, scanner, cartes d'entrée magnétiques et verrouillage automatique, sont mis en place. Pour un aéroport classé d'ores et déjà parmi les plus sécurisé au monde, cela est suffisant pour servir de pièces à conviction. Même le personnel est soumis à un contrôle des plus drastiques. «Un plan de sécurité, d'évacuation et de sécurité est programmé afin de parer au moindre incident», explique notre guide, chargé de la sécurité au sein de cette enceinte aéroportuaire. En cas de bagage abandonné, ajoute-t-il en guise d'illustration, «une équipe intervient sur le coup avec un appareil anti-explosif». Autres commodités et conditions de confort, la nouvelle aérogare dispose de structures d'accompagnement comme les bureaux de réservations dans des hôtels qui se font sur place, les boutiques, des espaces pour la restauration, des cafeterias, etc. La gestion de ce chef-d'oeuvre a été, selon certains bruits, confiée au groupe Aéroports de Paris qui gère les aéroports d'Orly et de Roissy-Charles de Gaulle. L'organisme français, d'après les mêmes informations, aura à gérer cette structure, dont le coût de réalisation est estimé à 23,5 milliards de dinars, durant un laps de temps allant de trois à cinq ans, en prenant en charge le volet de la formation du personnel. Le président de la République est appelé à inaugurer cette plate-forme le 5 juillet. Cette même infrastructure a failli coûter un poste à un membre du gouvernement. A48 heures du jour J, cette nouvelle vitrine est presque fin prête pour l'événement. Le passager vers toutes les destinations est averti de passer et/ou de faire escale à la nouvelle aérogare d'Alger. L'Algérie se conforme à pas de géant à la nouvelle donne, parmi d'autres, appelée l'aérotourisme. A vos bagages, chers touristes, destination Alger.