Un projet pharaonique qui pour ambition d'accueillir 150 millions de voyageurs par an. La première pierre du troisième aéroport d'Istanbul a été posée, un projet pharaonique ayant pour ambition d'accueillir à terme 150 millions de passagers par an, ce qui en ferait l'un des plus grands aéroports du monde. Il sera opérationnel en 2018. Cela entre dans le cadre de la stratégie «Vision 2023» où sont exposés les objectifs de la Turquie à l'horizon 2023, anniversaire du centenaire de la République de Turquie. Ce qui devrait profiter à la compagnie Turkish Airlines, surtout pour les connexions. Seuls les hubs moyen-orientaux (Dubaï, Abu Dhabi, Doha…), vivant intégralement du transit, connaissent et connaîtront les mêmes croissances avec, toutefois, une fragilité due à l'absence de lignes intérieures, d'arrière-pays et de hubs secondaires. Londres, encore aujourd'hui premier bassin aéroportuaire mondial et double hub (à Heathrow et Gatwick) de British Airways, va être supplanté par Istanbul. En effet, elle ne souhaite pas seulement développer son trafic sur la Turquie. Elle espère surtout s'imposer comme un leader entre l'Europe et l'Asie, l'Europe et l'Afrique, voire le Moyen-Orient. Une manière de multiplier ainsi les chances de remplir ses avions. De simple compagnie nationale, Turkish Airlines s'impose aujourd'hui avec 60 millions de passagers transportés en 2013, 246 destinations dont 202 aéroports dans 105 pays sur les quatre continents, comme étant la quatrième à avoir le réseau le plus vaste au monde. Pour comparaison, Emirates dessert 142 destinations dans 80 pays. Y a-t-il un secret bien gardé pour une telle réussite ? En fait, la compagnie turque s'appuie sur deux grands piliers : la formation des équipages et le catering. Dans la zone aéroportuaire d'Istanbul se trouve l'académie de Turkish Airlines. Six simulateurs de dernière génération pour divers types d'appareils sont à l'œuvre, en dehors des nombreuses salles d'études, d'avions réels dont certains plongeant dans une grande piscine pour simuler un amerrissage et les opérations de secours. Deux fois par an, chacun des employés navigant doit suivre des sessions intensives de formation. La compagnie a investi dans les services de restauration de bord, en s'alliant avec un groupe autrichien, Do & Co, pour créer une filiale en Turquie qui prépare 150 000 repas par jour. Pour augmenter l'attractivité, un programme a été lancé, celui de Touristanbul qui permet de visiter gratuitement la métropole avec un guide pour les escales supérieures à six heures. La «bataille du ciel» est pleinement engagée.