A la veille de la 9e session ordinaire du comité central (CC), la guerre est déclarée entre l'ancien et l'actuel SG du FLN. Chacun d'eux revendique le soutien indéfectible du président de la République. Avant la 9e session ordinaire du comité central (CC), prévue demain, la bataille est lancée entre Amar Saadani et Abdelaziz Belkhadem. Depuis hier, c'est le soutien du président de la République que revendique chacune des deux parties antagonistes. Pour l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le Président «déplore l'état dans lequel se trouve le parti et souhaite que les choses se clarifient par un retour à l'urne». C'est du moins les propos que le ministre d'Etat et conseiller du Président a tenus hier devant la centaine de membres du comité central et d'anciens ministres qui avaient participé à sa chute, réunis à Baraki pour fêter la circoncision du fils d'un cadre du parti. «Il a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées. On a senti qu'il avait le feu vert du patron et que la sortie de crise a été décidée au plus haut niveau de l'Etat», révèle un membre du comité central sous le couvert de l'anonymat. Pour Abdelaziz Belkhadem, le recours à l'urne aura bien lieu lors de la session ordinaire du CC et le soutien présidentiel lui est désormais acquis. «Il est apparu comme un homme qui est chargé de mener à bien sa mission avec tous les appuis requis», souligne un des participants à la rencontre. Reste que chez les soutiens de Belkhadem, on craint une entourloupe de la direction actuelle du parti. Des informations font état de la volonté de Amar Saadani de permettre à des «personnes qui n'ont rien à voir avec le comité central d'assister à la réunion du CC» et d'avoir demandé un rapport au sujet des sept membres du CC censés avoir été traduits devant le conseil de discipline pour être présenté lors de la réunion du 24 juin. «Le problème qui se pose, c'est que parmi les sept, plusieurs n'ont pas été auditionnés par le conseil de discipline», précise un membre du comité central. Dans le camp adverse, on se prévaut du même soutien et on rejette l'idée d'un recours au vote à bulletins secrets. Pour y faire face, la direction actuelle avait pris soin de «blinder» l'ordre du jour qui devait se limiter à trois points : le bilan financier, un compte rendu sur l'élection présidentielle du 17 avril et les propositions du FLN sur la révision de la Constitution. Pour Amar Saadani, il n'est donc pas question d'accéder à la demande de ses adversaires, d'autant qu'un vote à bulletins secrets pourrait être fatal pour lui et permettre le retour de l'ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, à la tête du parti. En bon stratège, le secrétaire général du FLN s'est rapproché de l'un de ses plus farouches adversaires, Abdelkrim Abada. Pour le président du mouvement des redresseurs, qui a été l'un des initiateurs de la plainte déposée au Conseil d'Etat pour invalider le comité central du 29 août, il est hors de question d'un retour de l'ancien ministre des Affaires étrangères à la tête du parti, même si cela doit passer par un accord avec Amar Saadani. Ce qui fait dire à un ancien membre du bureau politique que «Abdelkrim Abada est le grand perdant dans cette affaire, il a perdu tout crédit».