Le début de l'opération de relogement des habitants des bidonvilles de Oued Béni Azza a connu, jeudi dernier, quelques agitations le premier jour. L'opération a concerné, en premier lieu, la rive de l'oued faisant partie de la commune d'Ouled Yaïch, touchant pour la première phase une vingtaine de familles. Le lotissement concerné a connu un mouvement de protestation lorsque des jeunes, objets contondants à la main, ont brûlé des pneus et des objets en plastique, ce qui a gêné l'opération de déménagement. «Certains recasés ont déjà bénéficié de logements par le passé, mais ils les ont revendus pour venir s'installer de nouveau à proximité des berges d'Oued Béni Azza», dénoncent des protestataires. Sur les lieux, plusieurs habitations tiennent encore debout entre des amoncellements de décombres d'habitats précaires démolis pour l'occasion. Des familles occupant un bidonville à Oued Beni Azza, dans la partie située dans la commune de Blida, attendent anxieusement d'être relogées comme leurs anciens voisins. Entre-temps, les appréhensions sont nombreuses et chacun y va de son commentaire, de peur que d'autres, qui n'ont jamais passé une seule nuit dans ces habitations de fortune, bénéficient de logements à leur place. «J'attends mon tour, j'ai peur que le numéro de ma baraque soit affecté à une autre personne», craint un quinquagénaire. Pour rappel, le bidonville d'Oued Béni Azza a été érigé dans les années 1990 suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans les zones rurales situées dans la wilaya de Blida et dans l'Algérie profonde. Durant ces deux dernières décennies, des centaines d'habitations faisant partie du bidonville situé sur le linéaire d'Oued Béni Azza ont toujours vécu sous la menace des inondations. Chaque début d'automne et durant l'hiver, la furie des eaux descendant du massif de Chréa a toujours fait des sinistrés parmi les habitants du bidonville.