Une cage d'escalier saccagée, des planchers prêts à céder au moindre faux mouvement, des câbles électriques mis à nu sont autant de dangers qui guettent ces familles. Elles sont des dizaines de familles à Blida à continuer d'occuper des bâtisses classées rouge et qui menacent ruine à tout moment. Selon plusieurs rapports d'expertises, ces bâtisses, datant pour la plupart de l'ère coloniale, constituent un danger éminent sur la vie de leurs résidants. «Mon dossier de demande de logement social date de près de 20 ans», déclare Mustapha, quinquagénaire résidant dans un immeuble à la rue Berzali.Il y vit avec sa petite famille composée de sept personnes, ainsi que sa mère et sa belle mère. «On a beau frapper sur toutes les portes, mais en vain ! Aucun responsable n'a daigné nous recevoir, encore moins nous régler notre problème et nous sauver d'un réel danger. Les responsables locaux attendent-ils des émeutes pour réagir ?» s'interroge-t-il avec un air révolté. A la rue 17 Juin, une dizaine de familles font preuve d'un grand courage et d'une infinie patience, pour pouvoir survivre dans un immeuble en ruine. Une cage d'escalier saccagée, des planchers prêts à céder au moindre faux mouvement, des câbles électriques mis à nu sont autant de dangers guettant ces familles. «On ne retrouve plus rien à faire, sauf s'adapter à l'idée de vivre dans le danger pour finir sa vie sous les décombres», déclare un des résidants. Le mal est encore plus senti chez les résidants de «bazar Esserdouk» (immeuble du Coq) sis à la placette Abane Ramdane («placet» Ensara). Ses résidants ont presque oublié leurs rêves d'être relogés un jour, et la bâtisse risque de s'effondrer à tout moment. A ne prendre en compte que la commune de Blida, sur les quatorze immeubles déclarés en ruine, huit ont fait l'objet de fermeture et leurs habitants ont été relogés après le séisme de 2003. Il en reste six en fil d'attente. Pourtant, il y a quelques semaines, plusieurs opérations de recasement ont été faites, comme à Larbaâ, Bouinane et Oued El Alleug. Ces opérations n'ont concerné, essentiellement, que ceux des bidonvilles, sans prendre en considération les immeubles menaçant ruine. Selon les représentants de l'APC de Blida, de pareils cas nécessitent une opération «spéciale». Une opération qui tarde à être concrétisée, mettant en péril une centaine de familles…