La situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans en Algérie reste "préoccupante", selon une étude réalisée par le centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), en collaboration avec l'UNICEF. L'étude, intitulée "état des lieux de la prise en charge de la petite enfance" a été présentée lors de l'installation du comité sectoriel d'élaboration de la stratégie de développement de la petite enfance. Elle souligne que la malnutrition "sévit principalement parmi les populations du sud où la dispersion de l'habitat et la pauvreté accentuent les difficultés d'accès aux soins de santé". L'étude qui servira de base de travail pour le comité, explique que des "pratiques d'allaitement inadéquates, en particulier un très faible taux d'allaitement maternel exclusif et un taux élevé d'alimentation au biberon, sont des déterminants importants de malnutrition". "Le surpoids touche les jeunes enfants du milieu urbain, mais apparaît également en milieu rural, ce qui montre que la transition nutritionnelle touche tous les milieux", note le document. Les experts intervenant dans cette étude préconisent, entre autres solutions, la mise en place d'un système de dépistage et de prise en charge des troubles nutritionnels afin de "diminuer de 10 % au moins la proportion des enfants de moins de 8 ans ayant des apports en calcium alimentaire inférieur au besoin nutritionnel moyen". L'étude qui a ciblé trois axes principaux, à savoir la santé, l'éducation et la protection de l'enfant, vise à produire un "diagnostic" national de la situation de la petite enfance, à travers, notamment, des textes réglementaires, des infrastructures, des ressources humaines, des programmes ou des projets pour les enfants de 0 à 8 ans. En matière de santé, il s'agit d'appréhender ce qui existe concernant le suivi de la grossesse, de prise en charge de l'état nutritionnel de la femme enceinte et de l'accouchement, ainsi que la détermination des programmes de nutrition, de vaccination et de lutte contre les maladies, le taux de mortalité périnatale et d'enfants de moins de 5 ans. Pour le secteur de l'éducation, l'objectif est d'évaluer l'ampleur et l'état de l'offre de service d'éducation préscolaire et d'identifier les principales catégories d'enfants bénéficiaires. Concernant l'aspect relatif à la protection de l'enfant, le but est de rechercher les moyens et mécanismes de mise en oeuvre de la protection et de la préservation de l'enfant. L'étude fait ressortir des "inégalités" en matière de qualité de l'offre institutionnelle, de préscolaire et l'existence d'un "déficit" dans les pratiques éducatives parentales au plan de la responsabilisation et de l'autonomie, ainsi que la banalisation de la violence et la maltraitance qui existent dans tous les espaces de vie de l'enfant. Pour la réalisation de cette étude, les auteurs ont ciblé 1200 ménages à travers 33 communes dans 11 wilayas réparties à travers le territoire national.