La situation nutritionnelle des enfants algériens reste préoccupante malgré une amélioration enregistrée au cours des huit dernières années. Au moins un enfant de moins de cinq ans sur cinq présente une malnutrition en Algérie, ce qui correspond au chiffre absolu de 600.000 enfants dont 150.000 présentent une sévère malnutrition a révélé hier, un communiqué rendu public par la Forem, une ONG pour la recherche scientifique et la protection de l'enfance. «Cette nouvelle enquête montre que les objectifs que s'est fixés le ministère de la Santé (Direction de prévention, 2001) dans le domaine de la lutte contre la malnutrition sont encore loin d'être réalisés», a indiqué cette ONG présidée par le Dr Khiati. Ce document de la Forem rendu public à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation se base sur des études menées par plusieurs organismes nationaux et internationaux. En l'absence d'organismes spécialisés dans l'évaluation de l'état nutritionnel de la population, l'ONG s'est référée aux quelques enquêtes générales. Ainsi l'enquête Mics-OMD publiée tout récemment jette un nouvel éclairage sur la situation nutritionnelle des enfants algériens. Globalement, elle révèle un taux de malnutrition de près de 18% chez les enfants de moins de 5 ans. La situation nutritionnelle des enfants algériens reste préoccupante malgré une certaine amélioration enregistrée au cours des huit dernières années. Aussi, la Forem suggère-telle «la mise en place de l'Observatoire national de la nutrition et l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE), qui apparaissent comme une mesure importante sur le plan de l'évaluation et du suivi de la population». Une enquête du Ceneap confirme d'ailleurs l'hypothèse de la détérioration du modèle de consommation au cours de la période 1993-1997. Les fréquences mensuelles moyennes de consommation ont subi une diminution nette durant cette période, et ce pour la plupart des biens de consommation. Cette baisse, note le document de la Forem, a particulièrement affecté les viandes et les oeufs et à un degré moindre, les produits laitiers, les légumes frais et les fruits. A l'inverse d'autres produits tels que les pâtes, le riz et les légumes secs ont vu leur fréquence s'accroître significativement. Près d'une famille sur cinq n'arrive pas à disposer de sa ration calorique journalière, c'est-à-dire manger à sa faim quotidiennement. Les deux millions de couffins de Ramadhan donnés par le ministère de la Solidarité au cours du mois de septembre 2007 confirment cette donnée. Une étude consacrée au «filet social» effectuée par le Cenlap montre que les plus pauvres ont tendance à consacrer la majeure partie de ce qu'ils reçoivent comme argent à leur alimentation. Ainsi, 67% des bénéficiaires du «filet social» consacrent la totalité de leurs indemnités aux dépenses alimentaires et 70% des personnes âgées dépensent leur allocation en alimentation. Les personnes handicapées consacrent plus de 54% de leur allocation en alimentation. Enfin la Forem note que la malnutrition infantile est passée de 9% en 1990 à 6% en 2002.