Depuis l'effondrement du bloc communiste à la fin des années 1980, le capitalisme domine le monde et ne cesse, jusqu'à nos jours, de prendre de l'ampleur. Le fondement du capitalisme est la propriété privée. Il est indissociable du libéralisme qui consacre la prépondérance des principes de liberté et de responsabilité individuelle sur l'autorité de l'Etat. Dans son acception économique, le libéralisme garantit la liberté d'entreprendre, de consommer et de travailler, qu'il considère comme étant l'unique solution pour atteindre l'objectif d'une économie forte qui permettrait, naturellement, de faire bénéficier le plus grand nombre de la richesse engendrée, mais aussi de permettre aux plus «méritants» de s'enrichir davantage. Si le capitalisme, qui est au cœur de la doctrine libérale donc, œuvre certes à garantir les libertés individuelles et renforce forcément les processus démocratiques, il peut néanmoins devenir, dans son application dénuée du principe de «justice sociale», aussi dangereux que le communisme, à travers notamment sa capacité de générer des régimes autoritaires (impérialistes et colonialistes surtout). On parle alors de capitalisme sauvage. Passée au filtre de ce capitalisme, la culture n'a pas lieu d'être, ou du moins, pas pour les moins méritants, car en plus de son caractère peu formalisable, et donc génératrice de peu de richesse matérielle, elle ne fait pas partie du droit naturel, c'est-à-dire de l'ensemble des normes prenant en considération la nature de l'homme et sa finalité dans le monde. Si le communisme considérait la culture comme un outil de domination des masses, le capitalisme sauvage, lui, ne l'a reconnaît tout simplement pas, en ce sens où elle est un produit de l'intelligence humaine, et est donc contre les règles du droit naturel où seuls les plus forts peuvent survivre. Mais cet effet pervers du capitalisme ne justifie pas la mainmise de l'Etat sur la culture qui a besoin d'être pratiquée et exprimée en toute liberté, comme c'est le cas en Algérie, où la culture est conçue par l'Etat et pour l'Etat. Réguler le secteur culturel sans pour autant restreindre la liberté d'entreprendre, de s'exprimer et de créer est une alternative possible.