Les coéquipiers de Sofiane Feghouli ont réussi, jeudi, à écrire leur petite histoire. A rajouter une ligne à celle du football algérien dont l'épopée de 1982 reste un grand marqueur. Cette soirée était juste magique pour nous tous, qui avions vibré à ce retentissant exploit de mettre hors d'état de nuire l'Ours blanc russe qui fonçait comme un forcené sur nos frêles Fennecs. Ce n'était pas évident de tenir tête, dans ce combat très inégal entre David et Goliath. Mais ces Algériens-là ont prouvé qu'ils ont une force qui dépasse la subtilité des schémas tactiques, la malice d'un coach et la condition physique de l'adversaire. Le propos ici n'est pas de remettre en cause le rôle de Vahid Halilhodzic qui fait désormais partie de notre belle histoire nationale d'exploit en Coupe du monde. Nous, supporters, n'avons jamais douté de la grinta de nos joueurs, de leur capacité à souffrir, à s'arracher, voire à mourir pour ce maillot en le mouillant de… sang (souvenez-vous de la tête sanguinolente de Feghouli). C'est ça qui fait la différence dans ce genre de match ! Et il faut les féliciter chaleureusement d'avoir livré et gagné la bataille russe. Ils nous ont procuré de grands moments de plaisir, une liesse populaire digne de celle de juin 1982. A propos, qu'on arrête donc d'enterrer cette fabuleuse sélection de Khalef Mahieddine qui a ébloui la planète football en Espagne. Il fallait avoir été témoin de l'épopée de Gijon pour oser un tel sacrilège. Non Messieurs, la triplette Feghouli-Brahimi-Slimani n'effacera jamais le trio magique Assad-Belloumi-Madjer. C'est définitivement inscrit dans le marbre de l'histoire de la FIFA que l'équipe algérienne de 1982 a terrassé l'ogre allemand avec l'art et la manière. Les coéquipiers de capitaine Ali Fergani avaient forcé la RFA et l'Autriche à arranger leur match pour faire barrage à une sélection algérienne absolument conquérante. Il serait donc plus sage, pour nous tous, d'apprécier à sa juste valeur cette qualification historique de M'bolhi et ses camarades. Sans pour autant tenter le diable d'envoyer à la poubelle de l'histoire ce qui est censé être gardé comme un bijou de famille dans notre mémoire collective. Comparaison n'est donc pas raison. Sans vouloir diminuer du mérite de la sélection de Vahid, l'équipe de Khalef avait réussi deux victoires : contre l'Allemagne et contre le Chili. Evitons alors ce faux débat et soutenons cette jeune équipe ; peut-être qu'elle forcera, elle aussi, son destin lundi prochain en gravant en lettres d'or son nom sur le dos… de la Nationalmannshaft. Qui sait ? En foot tout est possible. De toutes les façons, les Verts ont déjà largement atteint leur objectif et ce match contre les Özil, Müller et Lahm est une cerise sur le gâteau d'un Mondial réussi après un faux départ. Après tout, on ne le répétera jamais assez, le football n'est pas une science exacte et les Verts sont tout à fait capables d'abattre les Allemands ou de prendre un cabas et quitter Sorocaba. La tête haute, quoi qu'il arrive !