Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé hier à Israël de «punir» les responsables du kidnapping et du meurtre d'un adolescent palestinien à El Qods occupée, apparemment commis en représailles au meurtre de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie. «Je demande au gouvernement israélien de punir les assassins s'il veut la paix entre les peuples palestinien et israélien», a déclaré M. Abbas dans un communiqué. Mahmoud Abbas a par ailleurs demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de condamner l'enlèvement, comme il l'avait fait lui-même pour les trois jeunes Israéliens disparus en juin. Il a aussi appelé Israël — tenu pour «entièrement responsable» de l'enlèvement et du meurtre de l'adolescent palestinien — à «prendre des mesures concrètes sur le terrain pour arrêter les attaques de colons et le chaos qui résulte de ces agressions». De son côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas a promis aux dirigeants israéliens qu'ils paieraient pour les crimes «des hordes de colons». «Notre peuple ne restera pas inerte face à ce crime ni à aucun autre crime d'assassinat, d'incendie ou de démolition commis par les hordes de colons et vous paierez le prix de tous ces crimes», a affirmé le Hamas dans un communiqué, s'adressant aux dirigeants israéliens «qui en portent la responsabilité directe». Les autorités israéliennes semblent avoir pris Mahmoud Abbas au sérieux puisque, peu de temps après, M. Netanyahu a qualifié de «crime abominable» l'enlèvement et le meurtre de Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, kidnappé alors qu'il faisait aussi du stop dans le quartier de Chouafat, à El Qods-Est occupée et annexée, et retrouvé mort quelques heures plus tard dans la partie ouest de la ville, portant des traces de violences. «Le Premier ministre s'est entretenu avec le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch et a demandé l'ouverture d'une enquête pour retrouver dans les meilleurs délais les auteurs de ce crime abominable et en déterminer les circonstances», selon un communiqué du bureau de M. Netanyahu. Plusieurs médias soutiennent qu'il pourrait s'agir d'un acte de vengeance après le meurtre de trois jeunes Israéliens, enlevés le 12 juin alors qu'ils faisaient du stop en Cisjordanie et retrouvés morts lundi. La police a néanmoins déclaré explorer «toutes les pistes», se refusant à établir un lien avec le meurtre des trois jeunes inhumés la veille lors d'une cérémonie nationale en présence de dizaines de milliers de personnes. Entre temps, la rue a grondé à El Qods. Au moins 30 Palestiniens ont été blessés dans de violents affrontements avec les forces de l'occupation israéliennes dans le quartier de Chouafat, à El Qods-Est occupée. Les heurts, opposant quelque 200 Palestiniens à la police israélienne, avaient éclaté en début de matinée, peu après l'annonce du meurtre de Mohammad Abou Khdeir, originaire de Chouafat même. Les habitants de ce quartier résidentiel se sont réunis prés de la maison de la famille Abou Khdeir, mais le rassemblement a rapidement été réprimé par les gardes-frontières israéliens, selon des témoins. Les policiers israéliens ont tiré des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes en direction des manifestants. La télévision palestinienne retransmettait les incidents en direct. Comme toujours, cette répression était atroce.