Une séance plénière spéciale a été organisée hier au Conseil de la nation. A l'ordre du jour figurait un seul point : la lecture d'une motion de soutien à l'initiative du premier magistrat du pays d'amender la Constitution. Un document rédigé, il y a quelques jours, lors d'une réunion ayant regroupé les présidents des groupes parlementaires et le représentant du tiers présidentiel. Les sénateurs dans leur ensemble se félicitent de cette initiative consistant en la révision de la Constitution et soutiennent le président pour mener ce projet à terme. Les membres de la Première Chambre, tout en se disant déterminés et mobilisés afin de concrétiser le projet en question, appellent les forces politiques, le mouvement associatif et tout le peuple algérien à participer massivement à la réussite de cette importante consultation référendaire. Hier, M. Benhamen, représentant le tiers présidentiel, a lu au nom de tous les sénateurs la motion de soutien rédigée en faveur de l'action du chef de l'Etat. L'orateur s'est attardé sur les différentes Constitutions qu'a connues l'Algérie et les objectifs visés à travers les amendements de celle-ci. De son avis, toutes les Constitutions algériennes ont confirmé la sauvegarde de l'unité et des constantes nationales ainsi que les valeurs du peuple algérien dans leur triple dimension : arabité, islamité et amazighité. A l'unanimité, les sénateurs admettent que la loi fondamentale d'un pays traduit la philosophie politique, économique, sociale et culturelle d'un peuple. « La Constitution, quelle qu'elle soit, pourrait faire l'objet, à n'importe quel moment, d'un amendement pour l'adapter à l'évolution de la société », a expliqué M. Benhamen, qui a rappelé les objectifs visés à travers la révision des Constitutions depuis 1963 jusqu'à aujourd'hui. La loi fondamentale de 1963, a noté l'orateur, a consacré les fondements d'un Etat algérien moderne selon les objectifs nés de la période postindépendance. La Constitution de 1976, quant à elle, a été promulguée afin de consacrer l'option socialiste et celle de 1989 a montré la nécessité d'aller vers une ouverture démocratique et un pluralisme politique. La loi fondamentale de 1996, approuvée par le peuple algérien, a confirmé cette option et exprimé le besoin de la société de concrétiser la stabilité, la sauvegarde des institutions de la République et le caractère républicain de l'Etat. Cependant, cette Constitution, rappellera le sénateur issu de la région d'Adrar et désigné par le président de la République, était née dans un contexte de crise généralisée qui a failli ébranler les fondements de la République. Ces circonstances particulièrement difficiles expliquent les vides et les inconséquences dans cette Constitution. Il s'agit entre autres de la non-clarification des relations entre les différents pouvoirs et les prérogatives de chacun. Des faits qui ont influencé négativement sur leur efficacité et leur rendement. Aujourd'hui, affirme l'orateur, la révision de cette Constitution, qui est une revendication populaire, s'impose pour parachever le processus de la modernisation de l'Etat algérien. « Le président de la République qui a, depuis 1999, rappelé les failles existantes dans cette Constitution avait cependant d'autres priorités que la révision constitutionnelle », a-t-il déclaré. Les sénateurs sont convaincus de la démarche du président. Pour eux, une fois que l'Algérie a amélioré son image dans le concert des nations, mis en place des institutions modernes et un projet économique d'envergure, elle doit adopter de nouvelles lois pour adapter son dispositif législatif à l'évolution de la société algérienne et des transformations qui s'opèrent dans le pays. « Pour ce faire, le chef de l'Etat a annoncé la révision de la Constitution suivant les prérogatives qui lui sont constitutionnellement dévolues. Une démarche que nous soutenons et nous serons au rendez-vous... » Par ailleurs, rappelons que la clôture des travaux de la session de printemps des deux chambres, Sénat et APN, aura lieu aujourd'hui.