Dans les coulisses, nous apprenons que c'est Bensalah qui est derrière cette initiative. Le Conseil de la nation a présenté hier une motion de soutien pour le projet du président portant sur la révision de la Constitution. En l'absence de 42 sénateurs, la deuxième chambre du Parlement a organisé une séance consacrée exclusivement à cet événement. «Suite au discours historique du président de la République prononcé le 4 juillet devant les hauts cadres de l'Etat et dans lequel il a révélé son intention d'amender la loi fondamentale du pays, plusieurs réunions ont eu lieu entre les groupes parlementaires et le bureau du Sénat qui ont conclu à la nécessité d'apporter l'appui à la démarche du président vu son importance», a tenu à déclarer le président de la chambre haute M.Abdelkader Bensalah, également cadre dirigeant au Rassemblement national démocratique (RND). Dans les coulisses, nous apprenons que c'est le deuxième homme de l'Etat qui est derrière cette initiative. Le parti d'Ouyahia a-t-il l'intention de se «rattraper» après le retard pris sur le FLN, qui a installé depuis plusieurs mois une commission pour réfléchir au sujet des amendements à apporter à l'actuelle Constitution. Chiheb Seddik, sénateur RND, qui a longuement applaudi la motion présentée par le député M.Hamou, estime que «la révision de la Constitution va consacrer la stabilité et ce, pour l'intérêt de la nation». Il classe au second plan la nature du régime politique que va instaurer la nouvelle Constitution, mettant en exergue le fait que «ces révisions s'inscrivent dans le processus des réformes des institutions de l'Etat». Par ailleurs, ce soutien indéfectible des sénateurs intervient dans une conjoncture où la deuxième chambre est l'un des sujets centraux du débat sur la nouvelle loi fondamentale. Certaines voix se sont même élevées pour demander sa suppression. Les élus, rencontrés dans les coulisses du Sénat, ont écarté cette mesure, estimant que «les raisons ayant motivé la mise en place de cette chambre existent toujours». Revenant sur la motion de soutien, l'on relève qu'elle adopte, dans le fond et dans la forme, les positions du président de la République. «La Constitution de 96 a été promulguée dans des conditions de crise, ce qui justifie les défaillances qu'elle contient, notamment en ce qui concerne le chevauchement entre les différents pouvoirs dont la relation demeure floue et non déterminée d'une manière claire», lit-on dans le document en question. Les sénateurs qualifient de «légitime» cette démarche qui répond «à la volonté populaire», estimant qu'elle vise à «moderniser les institutions de l'Etat, réaliser la stabilité, et donner plus de force et d'efficacité aux différents pouvoirs». Une nouvelle Constitution s'impose donc. Elle doit obéir, selon la motion de soutien, aux développements en cours «au sein de la société algérienne et répondre aux enjeux de l'avenir». Le moment «est plus qu'opportun», les sénateurs ont rappelé que depuis son accession à la tête du pays, le président n'a jamais caché sa volonté de réviser la Constitution mais il a préféré que les conditions soient d'abord réunies pour prendre cette décision, «soucieux de la stabilité du pays». Les sénateurs ont appelé enfin les différentes forces politiques à s'associer à cette motion de soutien pour faire réussir le référendum populaire.