Vendredi il a grimpé jusqu'à 75,78 dollars le baril lors des échanges électroniques juste avant l'ouverture du marché. C'est le plus haut niveau jamais enregistré depuis sa première cotation en 1983. Le brent à Londres n'a pas été en reste. Vendredi en milieu de journée, le baril de brent de la mer du Nord a franchi le seuil des 75 dollars à 75,09 dollars. Son précédent record datait du 2 mai dernier avec 74,97 dollars le baril. Cette tendance à la hausse s'explique surtout par les facteurs géopolitiques que le marché du pétrole a tendance à prendre en compte rapidement surtout lorsque les Etats-Unis sont concernés. Dans le cas précis de cette tendance, le nucléaire est le principal facteur. Il y a eu les tirs de missiles nord-coréens qui relancent le différend sur la capacité de la Corée du Nord à viser le territoire américain et à pouvoir l'atteindre. Le rendez-vous reporté mercredi passé du principal négociateur iranien Ali Larijani avec le négociateur européen et chef de la diplomatie de l'Union européenne, Javier Solana, a encore installé une tension. La rencontre qui a finalement eu lieu jeudi n'a pas convaincu le marché vu que l'Iran a refusé de répondre encore à la proposition des pays occidentaux. Ces facteurs géopolitiques ont relégué au second plan la hausse des stocks de l'essence aux Etats-Unis. Si les stocks ont augmenté durant la semaine, ils restent quand même inférieurs par rapport à la même période de l'année passée alors que la saison des départs en vacances a commencé et que les statistiques indiquent une bonne tenue de la demande avec une augmentation pour l'essence de 1,1% durant la semaine. Selon les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie publiés jeudi dernier, les stocks d'essence ont grimpé de 700.000 barils. Tandis que les stocks de pétrole brut ont baissé de 2,4 millions de barils. Les raffineries américaines ont fonctionné à 93% de leurs capacités contre 96% durant la même période de l'année dernière. Mais les chiffres de la croissance de l'économie américaine semblent maintenir ce mouvement à la hausse. En effet, malgré les prix actuels du pétrole, la croissance de l'économie américaine a connu une accélération de 5,6% au premier semestre en rythme annuel. De plus le directeur du Fonds monétaire international, Rodrigo Rato, prévoit une croissance de 5% pour les années 2006 et 2007, soit le même rythme que pour les deux dernières années. Si la situation géopolitique avec à la une de l'actualité le différend entre les pays occidentaux et l'Iran sur le problème du nucléaire d'un côté et les tirs de missiles de la Corée du Nord de l'autre côté, influe directement sur le marché et porte les cours du pétrole vers le haut, la robustesse de la demande due à une bonne tenue de la croissance économique mondiale constitue l'autre facteur qui explique les cours actuels du pétrole. Surtout que les capacités additionnelles ne sont pas assez élevées pour rassurer le marché et que les capacités de raffinage ne sont pas assez développées pour répondre à la forte demande enregistrée dans les pays développés et les pays émergents. La crainte des ouragans pourrait encore aider les prix à aller plus haut. D'ailleurs plusieurs analystes n'excluent pas le seuil des 80 dollars pour le baril d'ici la fin de l'année. Vendredi dernier à New York et vers 16h15 GMT, le light sweet crude était coté à 75,55 dollars le baril après le record des 75,78 enregistré lors des échanges électroniques. Tandis qu'à Londres, le brent était coté à 74,28 dollars le baril après avoir battu son record en franchissant le seuil des 75 dollars, à 75,09 dollars le baril en milieu de journée.