De nouveaux investissements consentis dans l'agriculture . La région du village agricole de Benchicao, située à 10 km au sud de Médéa, était autrefois réputée pour la qualité unique et succulente de la variété de raisin «Ahmar bouamar» ainsi que ses importants vignobles qui couvraient d'immenses étendues des versants de la chaîne montagneuse de l'Atlas tellien. Confiné au pied du mont du Caravansérail, s'élevant à 1250 m d'altitude, le village a gardé intact, à nos jours, le style architectural des maisonnettes des colons français, et à l'entrée tient toujours debout la plus grande cave de fermentation de raisin et de production des meilleurs vins d'Algérie durant l'époque coloniale. Richard Borgeot et Vignot, qui exploitaient autrefois les terres fertiles de la région, se sont enrichis et ont tiré de grands profits, grâce au bon cru du vignoble de Benchicao et d'une main-d'œuvre qualifiée «d'indigènes» exploitée à fond et payée avec des salaires dérisoires. Au lendemain de l'indépendance, les anciens ouvriers se sont regroupés et ont essayé de remédier à la situation en exploitant les fermes en domaines autogérés, après le départ des colons. Ils ont mis toute leur expérience et leur savoir-faire au profit de ce secteur agricole. Mais les Français ont imposé un «embargo» sur le vin algérien, en bloquant sa commercialisation sur le marché européen, et ce, pour mettre en difficulté l'économie d'un jeune pays souverain. Devant cette situation, le pouvoir politique a pris une décision extrême mais courageuse, en procédant à l'arrachage des ceps de vigne. Alors un autre défi est pris par les agriculteurs de Benchicao, pour remonter de nouveau la pente, en optant pour la plantation d'arbres fruitiers sur les immenses parcelles, comme les pommiers, poiriers, cerisiers et, quelques années après, le rendement a été jugé encourageant par les agronomes qui avaient visité la localité. Désormais un pôle «fruitier» Aujourd'hui, Benchicao est devenue une plaque tournante pour les hommes d'affaires et les investisseurs qui se disputent, au plus offrant, les récoltes sur pied dans les vergers lourds de fruits de très bonne qualité. Dernièrement, cette localité a organisé sa première Fête de la cerise pour aider les producteurs de ce fruit rouge très délicieux et donner aussi une opportunité d'échanges d'expériences entre les techniciens-chercheurs et les agriculteurs pour l'amélioration de la qualité et quantité de ce fruit très apprécié. Ils sont venus de Tlemcen, Constantine et Béjaïa. Cette manifestation a été organisée par la Chambre de l'agriculture de Médéa, avec la collaboration de l'Institut technique d'arboriculture fruitière (ITAF) installé à Benchicao. Cet événement a été rehaussé par des expositions du Musée des arts populaires de la ville de Médéa et la présence de l'association féminine Doigts d'or. Selon le président de la Chambre d'agriculture de Médéa, cette fête est venue marquer une nouvelle ère en matière de production de ce fruit qui a bénéficié d'un programme de plantation de 1000 ha, alloué par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite de travail à Médéa en septembre 2013. Des méthodes modernes seront introduites ainsi que l'importation de nouvelles variétés de cerisiers de l'étranger, dans le but, selon notre interlocuteur, de «démocratiser» la consommation de ce fruit en le produisant en quantité et qualité, afin de le mettre à la disposition de toutes les couches de la société à des prix abordables, car actuellement les prix en pleine saison n'ont jamais baissé sous la barre des 300 DA le kilo. Un investisseur félicité Dans sa deuxième session ordinaire de l'année 2014, organisée récemment, l'APW de Médéa a tenu, en coordination avec le wali, à féliciter l'investisseur, Sarl Viveros, en lui remettant un tableau d'honneur en signe de reconnaissance et d'encouragement pour les importants travaux de modernisation engagés depuis 2013 au sein de l'exploitation agricole ex-ferme pilote Hamamou de Benchicao. D'une superficie d'environ 530 ha, cette ferme a été modernisée grâce à la SARL en question. L'investisseur, dès l'obtention du marché de partenariat, n'a pas tardé à tout employer sur le terrain pour rattraper le temps perdu. Il a fait venir rapidement des experts techniciens spécialistes de l'arboriculture fruitière de l'étranger pour encadrer, étudier et moderniser les vieux vergers en décadence, avec de nouvelles espèces et variétés d'arbres fruitiers importés, plus rentables et de meilleure qualité. L'exploitant, qui s'est engagé à 66% du montant global de l'investissement, a déclaré qu'une enveloppe de 42 milliards de centimes a déjà été utilisée pour diverses opérations, telles que les travaux d'arrachage de vieux pommiers, l'opération labour et la plantation de nouveaux pommiers et cerisiers. Aussi, il a restauré les vieilles bâtisses existantes de l'époque coloniale. Il compte augmenter le montant de l'opération d'investissement à 180 milliards, avec un apport technique et scientifique, tout en rénovant méthodiquement le vignoble très réputé autrefois à Benchicao. Aujourd'hui, l'exploitation emploie 40 ouvriers spécialisés et 110 manœuvres. Enfin, tout semble bien être reparti pour cette localité connue pour ses potentialités agricoles, grâce à ses terres fertiles et à son climat idéal pour l'arboriculture fruitière. Les fruits de Benchicao sont délicieux et d'excellente qualité.