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Des potentialités et des projets à développer
Filière arboricole en Algérie
Publié dans La Tribune le 06 - 09 - 2010


Photo : Riad
Par Badiaa Amarni
La filière arboriculture se développe de plus en plus en Algérie à la faveur des nombreux programmes mis en place par les pouvoirs publics. De nombreuses espèces d'arbres fruitiers sont cultivées à travers l'ensemble du territoire national. Beaucoup de fellahs ont adhéré à ce programme de plantation des arbres fruitiers, y compris les jeunes, notamment ceux issus des universités. Partout où l'on promène son regard et même dans les rares surfaces agricoles d'Alger on constate de jeunes plantations d'arbres fruitiers. Les surfaces ne cessent d'augmenter d'année en année et les rendements sont de plus en plus abondants. D'ailleurs, cette année, les marchés sont inondés de fruits de toutes sortes.Pour l'agrumiculture, il faut savoir que le verger est localisé essentiellement dans les périmètres irrigués. Les orangers sont concentrés dans la vaste région de la Mitidja. Cette culture connaît de nombreuses contraintes liées notamment à l'insuffisance des ressources hydriques, à une utilisation limitée des techniques agricoles modernes qui tendent à se généraliser. D'ailleurs, pour l'agrumiculture et l'arboriculture fruitière, les niveaux de production et de productivité sont inférieurs aux potentialités de la région. Le vieillissement du verger, surtout du verger agrumicole dont près de la moitié est âgée de plus de 50 ans, la négligence ou la mauvaise réalisation de certaines opérations culturales telles que la taille des arbres ou la fertilisation des sols, un mauvais pilotage des irrigations et l'insuffisance du recours à l'irrigation localisée sont autant de problèmes qui freinent la production dans cette filière.
Beaucoup de variétés d'arbres fruitiers cultivées
Le projet de développement de la Mitidja pour cette filière prévoit l'amélioration de la production et des rendements en établissant un programme d'arrachage des vergers âgés, malades et improductifs, la reconversion du système d'irrigation au système d'irrigation localisée, c'est-à-dire le goutte-à-goutte, de même que l'amélioration des techniques de culture et de veille phytosanitaire.
L'oléiculture, elle, occupe essentiellement les zones difficiles. L'olivier est concentré au Nord, particulièrement dans le Tell. Le secteur privé dispose d'un nombre important de surfaces. Entre autres difficultés qui se posent à cette filière, le vieillissement également du verger, son remplacement parfois par des cultures spéculatives et l'exode de la main-d'œuvre des zones montagneuses propre à cette ressource. Plusieurs variétés existent telles que chemlal et sigoise. Les régions qui cultivent cette espèce arboricole sont, entre autres,
Béjaïa, Tizi Ouzou, Guelma et Sig. De jeunes plantations pour étendre le parc oléicole national sont réalisées. Le développement de cette filière a pour objectif d'atteindre un million d'hectares d'ici à 2014 contre 350 000 hectares actuellement. Cette démarche, faut-il le rappeler, s'inscrit dans le cadre de la politique de renouveau agricole et rural. Quant au verger arboricole fruitier, il est représenté par les rosacées à noyaux et à pépins ainsi que les espèces dites rustiques, essentiellement le figuier et l'amandier. Le verger arboricole s'étale sur une superficie estimée à près de 131 120 ha. Cette dernière connaît une progression qui concerne l'ensemble des espèces.Le pêcher réussit dans les zones littorales à influence marine où le cumul en froid est limité, le néflier est répandu sur le littoral. Il est également présent dans la Mitidja et à l'intérieur du pays. Le pommier existant en Algérie présente une gamme de variétés selon le besoin en froid, l'abricotier se localise essentiellement dans la région des Aurès, dont la variété louzi occupe une partie importante des superficies. Cet arbre fruitier existe aussi dans les régions de la Hodna ainsi que dans les oasis présahariennes de Messad et de Laghouat. D'autres variétés commerciales sont cultivées dans le Chélif, l'Oranais, la Mitidja et la Hodna. Le figuier se localise essentiellement dans les régions montagneuses de Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa). L'Algérie compte 37 variétés de figues dont les plus importantes, au plan économique et commercial, sont la «taranimt» et la «tamariout». Il convient par ailleurs de citer la variété «azendjer», figue sèche ayant des vertus thérapeutiques.La culture des dattes, elle, se concentre au Grand Sud et dans la steppe où les plantations se sont mises en place lentement. On compte actuellement 104 390 ha pour la palmeraie algérienne qui est composée d'environ 10 millions d'arbres, dont un peu plus de 7,4 millions sont en production, générant une production totale variable entre
2 et 4,3 millions de quintaux par an.Il existe en Algérie trois familles de dattes : la deglet nour, cultivée à El Oued, occupe la première place avec 48% de la production totale), la degla beïda qui vient en 2ème position avec 30,1% de la production totale et la ghars. L'un des principaux problèmes de la palmeraie est la maladie cryptogamique, particulièrement le bayoudh (fusarium oxysporum). Pour ce qui est de la viticulture, les surfaces ont été réduites au lendemain de l'indépendance avant d'être replantées, à l'orée de ce troisième millénaire, le vin algérien étant très demandé par l'étranger, contrairement au raisin de table pour lequel on observe une augmentation de la superficie. La chute importante de la production est à relever en raison de l'arrachage de la vigne de cuve, du vieillissement et du rythme de reconstitution très faible du verger viticole. La viticulture est localisée essentiellement dans l'ouest du pays.
Des réalisations et des projets
Il faut dire que l'arboriculture fruitière s'est fortement développée depuis 2000 dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA), dont l'un des objectifs principaux est de reconvertir des cultures à faible valeur ajoutée et aléatoires par des cultures très prisée et moins soumises aux aléas climatiques. L'entrée en production des plantations faites depuis 2000 explique sans doute la croissance de 8% de la production. Même si des statistiques globales sur l'arboriculture n'ont pu nous être fournies, il n'en demeure pas moins que des résultats probants sont enregistrés à travers certaines wilayas du pays, ce qui donne un aperçu de la production de la filière. A Relizane, à titre illustratif, une forte croissance de l'arboriculture a été enregistrée au cours de la dernière décennie. La surface plantée est passée de 9 807 ha en 2000 à 19 960 ha en 2009. L'oléiculture vient en tête, eu égard à la nature du sol favorable et aux profits qu'elle génère. Les superficies sont passées de 3 460 à 7 740 ha pour la même période citée, soit une croissance de 124%. Plus de 390 000 quintaux d'olives ont été récoltés cette année, sur une superficie de 6 300 hectares, soit un rendement moyen de 60 quintaux à l'hectare. Environ 15 400 quintaux sont destinés à la production d'huile d'olive. 1 500 autres hectares seront plantés les cinq prochaines années, dont 500 prévus pour 2010. En plus de l'oléiculture, les superficies d'arbres fruitiers et des semences de base ont augmenté au cours de la même décennie, passant de 1 377 à 3 917 hectares. Il s'agit notamment de surfaces consacrées aux pommiers, poiriers, abricotiers et pêchers. Le rendement a atteint jusqu'à 150 quintaux à l'hectare pour les pommes, 130 quintaux à l'hectare pour les poires et les grenades et 120 quintaux à l'hectare pour les abricots. La culture des agrumes est, elle, passée, de 3 070 à 4 525 hectares, dont 4 496 ont donné, pour la présente récolte, un rendement moyen de 210 quintaux à l'hectare. Pour la viticulture, sa superficie est passée de 1 040 ha en 2000 à 2 120 ha en 2009, avec une production totale de plus de 95 500 quintaux et des rendements positifs, estimés en moyenne à environ 60 quintaux à l'hectare. A Annaba, plus de 1 400 ha de plantations arboricoles fruitières dans les zones de montagne sont projetés au titre de la période 2009-2025. La superficie retenue englobe 700 ha d'oliviers, 200 ha de figuiers, 200 ha de pruniers et poiriers, en plus d'autres plantations arboricoles fruitières (amandier, grenadier, abricotier, noisetier, etc.). Ainsi, à travers toutes les régions du pays, jusqu'au Sud, des investissements sont menés dans ce sens. Les plantations d'arbres fruitiers se poursuivent à travers l'Algérie. Un soutien de l'Etat aux agriculteurs est à relever pour développer davantage cette filière.


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