Depuis le début du Ramadhan, les stations-service de la ville d'In Guezzam, à 450 km à l'extrême sud de Tamanrasset, sont prises d'assaut par les habitants en quête de bonbonnes de gaz butane. Vu la demande croissante, la quantité de bonbonnes mises en vente s'épuise rapidement, obligeant les chefs de famille à faire le tour de la ville pour s'en procurer, mais au marché noir, car la spéculation bat son plein. Selon une source locale, le prix d'une bonbonne est ainsi majoré de 200% pour atteindre le seuil de 600 DA, alors qu'elle est censée être vendue à 200 DA. «Les distributeurs de Naftal, qui travailleraient de connivence avec les vendeurs informels, sont pour beaucoup dans cette situation exacerbée par l'approvisionnement irrégulier des dépôts de vente», déplore notre source. A la subdivision de Naftal, sise à la sortie de la ville de Tamanrasset, on dément catégoriquement ces allégations, expliquant que cette localité est alimentée régulièrement. «Mercredi, nous y avons distribué 630 bonbonnes. Je tiens à assurer qu'il n'y a pas de pénurie de gaz. Il suffit juste de s'organiser pour assurer l'équilibre entre l'offre et la demande» ajoutera notre source. Dans une déclaration à El Watan, le directeur de l'énergie et des mines de la wilaya a, pour sa part, spécifié que le manque de points de vente serait, lui, à l'origine de ces perturbations. A la question relative à la vente du gaz sur le marché parallèle, il dit avoir adressé une instruction aux responsables des points de vente portant limitation du nombre de bonbonnes de gaz vendues par personne, afin de réguler ce phénomène. Toutefois, l'anarchie régnant dans la distribution parcimonieuse de ces bonbonnes explique que l'instruction donnée bute, comme à l'accoutumée, sur le problème de son application, en l'absence de suivi et de rigueur.