Une soirée mêlant le «tarab el arabi» et la musique populaire irakienne a été animée vendredi soir à Alger pas la chanteuse, musicienne et universitaire libano-irakienne, Sahar Taha qui a chanté Baghdad avec une mélancolie prononcée. Invitée du cycle «Le Fa au féminin» organisé par l'Office national pour la culture et l'information (Onci) et dédié aux chanteuses et musiciennes arabes et algériennes, Sahar Taha s'est produite pour la première fois à Alger, accompagnée de musiciens irakiens et de choristes libanaises. Jouant avec virtuosité du luth, l'artiste irakienne a présenté un programme inspiré de la musique populaire irakienne des «maqamate» et des prestations d'icônes de la musique arabe comme Faïrouz et Oum Kalthoum. Avec parfois une douleur audible à sa voix vacillante, Sahar Taha a chanté sa ville de Baghdad, ses rues, ses femmes et le mode de vie qui y régnait, et son pays, l'Irak, qu'elle regrette de voir aujourd'hui «otage et détruit». Lors de son passage sur la scène de la salle El Mougar, qui n'a attiré qu'un nombre modeste de spectateurs, l'artiste a également rendu hommage à l'un des plus grands chanteurs irakiens disparu en 1963, Nadhem Al Ghazali, ainsi qu'au compositeur Mohamed Jawad Amouri, décédé ce vendredi.