Le représentant de la Banque mondiale estime que le temps est venu pour le gouvernement de passer aux actes et d'appliquer enfin sur le terrain les plans de développement projetés depuis des années. Après les mots et les discours, le temps des actes est-il venu ?» C'est ainsi qu' Emmanuel Noubissie Ngankam, représentant résident du groupe de la Banque mondiale en Algérie résume sa pensée concernant les réformes économiques que notre pays doit, selon lui, impérativement engager. Dans une analyse publiée dans la dernière édition du bulletin de la Banque mondiale, La lettre d'El Djazaïr, le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, depuis avril 2013, estime notamment que l'instruction n° 258 du 7 août 2013 adressée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aux membres de son Exécutif d'alors «sur la relance de l'investissement» résonne encore comme une charge contre l'inertie et l'immobilisme. Mais on serait en droit de se demander, écrit Noubissie Ngankam, quels en ont été les résultats, maintenant que la prégnante préparation de l'élection présidentielle et la campagne qui a suivi sont derrière nous. «Pourrait on s'attendre à un début de mise en œuvre dans le cadre du plan récemment présenté au Parlement ?», se questionne le représentant de la Banque mondiale, qui passe en revue les attentes exprimées au plan interne par les représentants du secteur privé et la société civile dont le professeur Abdelhak Lamiri et le collectif Nabni, avant de rappeler, qu'à l'international, les appels à une relance effective de l'économie algérienne sont «tout aussi pressants». Selon le représentant de l'institution internationale, «le FMI, comme la Banque mondiale, n'ont de cesse de tirer la sonnette d'alarme pour que les choses bougent enfin». Pour Emmanuel Noubissie Ngankam, «une économie dont le potentiel est incommensurable, qui revendique environ 200 milliards de dollars de réserves de change, mais qui est classée 153e sur 189e dans le rapport Doing business 2014, 100e sur 148 pays dans le rapport mondial sur la compétitivité et 146e sur 178 pays dans l'index de liberté économique, est une économie qui a des problèmes structurels, qui est peu attractive et peu compétitive. Emmanuel Noubissie Ngankam souligne par ailleurs que «la destination Algérie reste peu courue pour les investisseurs si l'on en juge par le chiffre de 2 milliards de dollars d'Investissements directs étrangers (IDE) qui ont pris la direction de l'Algérie en 2013, chiffre en baisse tendancielle depuis 2009», écrit encore le représentant de la Banque mondiale, estimant que le temps est venu pour le gouvernement de passer aux actes et d'appliquer enfin sur le terrain les plans de développement projetés depuis des années.