La grande plaie que représentent les 18 000 logements en préfabriqué, érigés suite au séisme d'il y a 26 ans, sera-t-elle un jour définitivement éradiquée ? C'est le souhait de toute une population qui souffre de la précarité des lieux dont la durée de vie est largement dépassée. Le gouvernement a décidé d'en éliminer une partie à la faveur d'un programme de construction de 6 300 logements sociaux à Chlef. Le dossier est finalisé et l'on attend que les cahiers des charges soient approuvés par les comités de marchés pour lancer les travaux incessamment. Ceux-ci devraient intervenir avant la fin du mois d'Août prochain, nous a appris Fellague-Chebra Karim, chef de département de maîtrise de l'ouvrage à la direction de l'OPGI de Chlef et dont l'organisme est chargé de la mise en œuvre de cet important projet. L'opération sera précédée par le lancement, au courant de ce mois, de l'avis d'appel d'offres national et international. Elle touchera simultanément les trois sites abritant les nouvelles villes, dont deux à la périphérie de la ville de Chlef et la troisième à la sortie nord de Chettia, sur la route menant à Ténès. Le gros, soit 4 300 logements, sera implanté à Chorfa et à El Hassania, dans la commune du Chef-lieu de wilaya, tandis que le reste, constitué de 2 000 unités, verra le jour dans la localité limitrophe de Chettia. Pour rappel, ces agglomérations ont été les plus touchées par le tremblement de terre du 10 octobre 1980 qui avait causé la mort de 3 500 personnes et engendré des milliers de sans abris, dont le recasement avait lieu justement dans ce type de « chalets ». D'après le chef du département à l'OPGI, le marché est ouvert aussi bien aux entreprises nationales qu'étrangères pour un délai de réalisation ne dépassant pas 18 mois. Il nous apprendra également que la conception du projet s'effectuera selon l'étude d'aménagement et d'architecture réalisée par des bureaux d'études nationaux ayant pris part au concours organisé à cet effet. Chaque entrepreneur aura à réaliser un ou plusieurs îlots, allant de 80 à 280 logements. L'objectif consiste à multiplier les intervenants pour le respect des délais contractuels et des exigences en matière de qualité. L'ensemble comprendra, selon notre interlocuteur, tous les équipements socioéducatifs et de loisirs nécessaires qui seront achevés parallèlement au programme d'habitat, de manière à les rendre convenablement fonctionnels. L'ensemble sera érigé sur des terrains ayant appartenu à des EAC avant d'être intégrés dans les réserves foncières urbaines, en application, selon notre interlocuteur, du nouveau plan directeur d'aménagement et d'urbanisme du chef-lieu de wilaya. A noter que ce programme est destiné seulement aux locataires de ce type d'habitat, dont les biens sont gérés par l'OPGI. Pour les 12 000 autres familles vivant dans les mêmes conditions et considérées comme des propriétaires de leurs habitations, l'Etat a prévu des crédits bancaires à des taux bonifiés pour le remplacement ou la réhabilitation de leurs logis. Cependant, le crédit dont le plafond est fixé à 2 000 000 DA, n'a toujours pas été libéré par les institutions financières, malgré les engagements des pouvoirs publics. Il reste aussi à définir les modalités d'accès et à étudier le cas des personnes dont la situation sociale ne leur permet guère de consentir un tel sacrifice. Ainsi, pour un problème commun, le gouvernement a retenu deux options qui visent, selon ses initiateurs, à éradiquer progressivement les séquelles du violent séisme d'octobre 1980.