Dans cet entretien, Mohamed Yacoubi, président de la coordination des cités en préfabriqué, nous livre ses appréciations sur le dispositif mis en place par le gouvernement suite aux émeutes d'avril dernier, pour remplacer progressivement les 18 000 logements en préfabriqué érigés au lendemain du séisme de 1980. Un premier bilan sur le recensement lancé en juillet dernier ? Une réunion d'évaluation, à laquelle nous avons pris part en tant que représentants des sinistrés, s'est tenue mardi dernier sous la présidence du nouveau wali, Mahmoud Djemaa. Il en ressort que l'opération tire à sa fin et qu'un délai supplémentaire d'une quinzaine de jours a été accordé aux retardataires pour se faire inscrire ou compléter leur dossier. Je lance un appel à ces derniers pour accomplir ces formalités dans les meilleurs délais possibles. Dans l'ensemble, l'assistance a montré sa satisfaction quant au déroulement du recensement, malgré la forte chaleur qui y régnait et le nombre important d'habitations qu'ont eu à visiter les agents recenseurs en un temps très court. En parallèle, il y a eu l'annonce de la cession des baraques pour les sinistrés locataires ? Qu'en est-il ? Effectivement, les autorités ont débloqué l'achat des 6 300 logements occupés par les sinistrés locataires, comme le souhaitaient ces derniers. Ceux-ci vont pouvoir jouir des lieux en toute propriété, à l'instar des 12 000 autres victimes du séisme. L'opération, qui a débuté récemment, devrait prendre fin avant le 31 décembre prochain. Le wali a donné des instructions fermes aux responsables concernés pour lever toutes les contraintes et solutionner tous les cas de figure qui pourraient se présenter aux commissions de Daïra. Nous avons, par exemple, évoqué le cas des familles qui ne peuvent s'acquitter des arriérés des loyers en raison de leur situation sociale. Sur ce point, le chef de l'exécutif de la wilaya s'est montré compréhensif et a ordonné aux commissions des Daïras de prendre en charge les dossiers d'achat sans l'attestation de la mise à jour des loyers, en attendant de trouver une solution définitive à cet écueil. Avez-vous une idée sur la suite qui sera réservée au recensement ? Après la clôture définitive de cette opération, un rapport détaillé sur la situation des familles et l'état des baraques sera transmis au gouvernement par la commission locale de suivi de ce dossier. Ce même gouvernement décidera des mesures à engager pour éradiquer ce type d'habitat. Ce que nous voulons, c'est une aide financière pour tous les sinistrés, car le problème N°1 reste la baraque qui est source de maladies et d'autres fléaux. J'espère que cette fois le gouvernement sera à la hauteur des attentes et des aspirations des victimes de cette terrible catastrophe naturelle d'il y a 28 ans.