La traditionnelle conférence de presse antérieure à chaque festival de Timgad a quelques jours de retard, cette année. M. Bentourki, le directeur de l'ONCI a expliqué, hier, que ce retard était dû aux nombreuses festivités consacrées au 5 juillet et à la fête de la jeunesse. Le point de presse précédant la 28e édition a été, pour sa part, marqué par les « remontrances » de M. Bentourki lequel, pour la seconde fois, insiste sur sa déception quant au secteur économique qui ne suit pas le secteur culturel. C'est qu'il n'y a eu aucune réponse favorable de la part des entreprises contactées pour le sponsoring, hormis les quotidiens de la presse nationale, la télévision et quelques sociétés à Batna, explique le conférencier. D'autant que le même problème s'est déjà posé pour la 1re édition du Festival des musiques actuelles, qui s'est tenu il y a quelques jours. La plus grande partie du budget reste donc allouée par le ministère de tutelle. Tenu d'organiser plusieurs festivals en quelques semaines, l'ONCI semble traversé par une grande crise, ou du moins par un grand abattement. En plus des difficultés financières, M. Bentourki avoue se heurter aux caprices des artistes algériens. Ces derniers ne respectent pas toujours leurs engagements. Inscrits à l'affiche d'un concert, certains se dérobent à la dernière minute, désarmant totalement l'organisateur. Ce dernier estime qu'il faudrait bien plus de moyens pour faire un grand festival, mais aussi plus de bonne volonté. Quoi qu'il en soit, cette 28e édition se tiendra comme prévu du 12 au 21 juillet, avec 80% d'artistes algériens et quelques artistes étrangers. En parallèle, l'ONCI organise les traditionnelles soirées du CASIF à partir de ce mercredi, et ce, jusqu'au 31 août. Sponsoring ou pas, l'ONCI maintient ses programmes. Coup d'envoi mercredi Ihab Tawfik, Assala, Najwa Karam, Houari Dauphin, Mory Kanté et tant d'autres, les stars de la chanson sont de retour dès mercredi au Théâtre romain de Timgad. Le festival international, longtemps tenu dans le secret, se tiendra donc du 12 au 21 juillet avec un programme riche et varié concocté par les organisateurs de l'ONCI qui ont accordé la part du lion aux artistes algériens et aux vedettes moyen-orientales. Après son institutionnalisation et sa dotation d'un budget conséquent, le festival se stabilise ave un volume et une brochure artistique importante au bonheur du public inconditionnel de la région. L'ouverture se fera spécialement avec les Algériens, notamment la star chaouie Hacène Dady, Cheba Yamina, Hakim Salhi et Mohamed Lamine. Beaucoup d'autres habitués du festival feront leur retour grâce à l'ONCI, à l'image de Rabah Asma, cheb Anouar, Abderrahmane Djalti et Naïma Ababsa. Le festival prendra certainement son envol dès la deuxième soirée qui verra se produire la sirène libanaise Najwa Karam. Les gradins du théâtre, qui accueilleront probablement pour la dernière fois le festival en attendant la réception du nouveau Théâtre de verdure, vibreront sous les pas de danse d'un public généreux et très nombreux qui viendra à la rencontre de la star. Le festival de Timgad verra défiler également les Syriennes Assala Nasri et Hiyam Younès, l'auteur de Ayouche, le tube de l'été 2005, Ali Dick, ainsi que les Marocains Mohamed Dirham et Naïma Samih pour les amateurs du style Nas El Ghiouane. Côté variétés occidentales, les groupes de Rap Sinik et K2Rym seront aussi de passage alors que le griot malien, champion de la Kora, Mory Kanté reviendra pour la deuxième fois en Algérie pour faire vibrer l'orchestra de Timgad et marquer le festival de l'empreinte africaine. Grâce à l'auteur du tube méga planétaire Yéké yéké, la world music sera présente et permettra au public, qui devra affluer des wilayas limitrophes, de découvrir le nouveau spectacle de Mory Kanté et son nouvel album. Nouri Nesrouche, Zineb Merzouk