La presse et le public français continuent de saluer en Zidane une légende du football, même si le geste qui lui a valu un carton rouge demeure (pour l'instant) incompris. Selon le quotidien anglais The Guardian, le défenseur italien l'aurait traité de terroriste. Place au cœur, le temps des explications viendra plus tard. Les nerfs ont lâché. La finale France-Italie avait un goût d'inachevé. La soirée a viré au cauchemar pour les Français. Tout a bien débuté. Une penalty transformé magistralement par le maestro. Revenus à la marque, les Italiens ont outrageusement dominé la première mi-temps avant que les coéquipiers d'Henry ne reprennent le jeu à leur compte. Dans les prolongations, Zidane a failli tuer le match avec une reprise puissante de la tête. Deux minutes plus tard, l'impensable arrive. Il agresse violemment le défenseur italien Marco Materazzi. Carton rouge. Zidane sort, prend sa retraite. Un cauchemar. « Même les plus belles histoires d'amour finissent mal. Un but, un carton rouge : voilà le contraste d'une soirée entre fête et énorme gâchis. Les sentiments se bousculent : comment a-t-il pu nous dire adieu ainsi ? Pourquoi avoir bêtement répondu aux provocations ou aux insultes de l'Italien Materazzi ? Pourquoi offrir là et maintenant son visage le plus fou en 785 matchs d'une carrière certes marquée par des coups de sang, mais jamais aussi impensables que ce qu'il a réalisé hier. Cette sortie du football par les escaliers de Berlin n'est pas digne de lui », résume le quotidien Le Parisien. Les Français avaient la gueule de bois au lendemain de la défaite. Si près du but… Le geste de Zidane est incompris. Les supporters sont des amoureux transis. Ils en veulent à leur idole mais lui cherchent des excuses. « L'Italien devait l'avoir insulté et la fierté est parfois un vilain défaut. C'est une facette du personnage que le monde avait oubliée, celle qui lui avait coûté le Ballon d'or en 2000. C'était pourtant la fin du film Zidane, un portrait du XXIe siècle, sorti il y a deux mois au cinéma. (…) Zidane ne sera pas suspendu au prochain match. Il avait décidé à l'avance de suspendre son vol », se désole L'Equipe. Au cri de cœur succède parfois la compassion ou la volonté d'expliquer malgré tout un geste plus que déplacé. « Bien sûr qu'il aurait rêvé d'une autre fin. Ce matin, Zinedine Zidane n'est plus footballeur, pas champion du monde pour la seconde fois et a fini sa carrière sur une expulsion en prolongation de Coupe du monde. Une bien vilaine image qui ne colle guère avec la légende du personnage. Tout avait pourtant bien commencé pour le célèbre meneur de jeu qui jouait son dernier match hier », regrette Le Figaro. Toute la presse française s'interroge, au lendemain d'une défaite amère, sur les propos qui ont poussé le meneur de jeu des Tricolores à craquer. Selon le quotidien anglais The Guardian, le défenseur italien aurait traité Zidane de terroriste. En tout cas, Zinedine Zidane n'est plus un joueur de football, il est désormais un joueur qui appartient à la légende. Comme Pelé et Maradona avant. Le temps des explications viendra après.