Les passages à niveau non gardés constituent un véritable danger de mort pour les populations dans plusieurs localités de la wilaya. Les cas de personnes fauchées par un train ou de véhicules percutés de plein fouet sont légion ces dernières années à Bouira. Le dernier accident mortel en date a eu lieu le 6 juillet dans la commune de Bechloul. Un camion semi-remorque qui venait d'acheminer des produits à la zone d'activité a été percuté par un train de marchandise. Bilan : un mort et un blessé grave. Six jours plus tard, deux jeunes dans la commune d'Ath Mansour ont échappé de justesse à une mort certaine. Des témoins racontent que leur véhicule s'est arrêté lorsqu'ils venaient de traverser un passage à niveau non gardé situé en plein virage. Les deux jeunes ont réussi à se tirer de la voiture avant l'arrivée de l'autorail. Face à la multiplication des accidents, la population n'a pas tardé à exprimer sa colère. À Bechloul, quelques minutes après l'évacuation des blessés et la libération du rail, des dizaines de personnes issues principalement des villages de la partie nord du chef-lieu communal ont barricadé le chemin de fer. Ils ont demandé à ce que ce passage à niveau, ainsi que deux autres situés à l'est de la commune soient dotés de barrières pour éviter des accidents plus souvent mortels. Comme pour se faire entendre, les mêmes villageois sont revenus à la charge le lendemain matin en fermant la voie ferrée. Ce qui a provoqué l'arrêt du trafic ferroviaire pendant plusieurs heures. «Nous sommes allés voir le chef de daïra pour régler ce problème, il nous a signifié que la décision revient exclusivement au ministère des transports», souligne un citoyen. D'aucuns estiment que les dangers de ce passage à niveau ont augmenté depuis la réalisation du pont reliant le chef-lieu communal au village Ichihen et le lancement des travaux au niveau de la zone d'activité. Depuis, cette route est devenue fréquentable par les automobilistes et les engins de travaux publics. «Ces passages à niveau non gardés sont un danger pour la population. Plusieurs véhicules les traversent quotidiennement, cela doit attirer l'attention des responsables. Cela fait de longues années que nous réclamons que ce passage soit doté d'une barrière, mais les autorités locales préfèrent ne pas écouter nos doléances», ajoute un autre citoyen, visiblement en colère. La réaction des autorités locales face à la revendication de la population se résume à une correspondance envoyée par les services concernés au ministre des transports. Un responsable de la direction des transports a affirmé que cette question nécessite une étude par les services de la Sntf qui vont procéder pratiquement au reclassement du passage à niveau et la réalisation d'une loge ainsi que le recrutement d'un agent. Le même responsable de la direction des transports a affirmé qu'une réunion avait eu lieu depuis quelques mois entre la Sntf et les présidents des APC autour de la question des passages à niveau non gardés à travers plusieurs communes de la wilaya. La rencontre s'est terminée par un engagement des maires à engager des agents lesquels seront formés par la Sntf. Les édiles n'ont pas honoré leurs engagements, ajoute notre source, en avançant à chaque fois l'argument du manque de moyens.