La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) tiendra, demain à 11h, un rassemblement devant le siège de la wilaya d'Alger. Cette action a été décidée pour dénoncer l'interdiction de la conférence thématique autour du thème «Les modèle de transition : la vision alternative», qui devait se tenir lundi dernier à Alger. «C'est un rassemblement des présidents ouvert également à des membres de la direction des partis membres de la CNLTD. L'action a pour but de dénoncer les atteintes à la liberté de réunion et de rassemblement», explique le président du RCD, Mohcine Belabbas. «L'administration a piétiné la Constitution en refusant d'autoriser notre conférence. Il ne faut pas se taire sur ce genre de dépassement et ces pratiques arbitraires», soutient pour sa part Mohamed Hadibi, chargé de communication du mouvement Ennahda. Réunis lundi soir au siège du RCD, les responsables de la CNLTD qualifient, en effet, la décision du ministère de l'Intérieur, représenté par l'administration de la wilaya d'Alger, «de grave violation de la Constitution qui garantit le respect des libertés individuelles et collectives». «La décision de l'administration constitue également une forme de pression sur les activités de la classe politique sans justification légale explicite», précise la Coordination dans un communiqué rendu public hier. Les responsables de la CNLTD reviennent longuement sur les arguments avancés par les services de la wilaya d'Alger pour justifier son refus d'autoriser leur conférence devant être animée par l'ancien ministre Abdelaziz Rahabi, mais qui devait être ouverte aussi à d'autres intervenants. Pour eux, le justificatif avancé par les services de la wilaya d'Alger ne tient pas la route. «Le pouvoir prend les Algériens pour des débiles lorsqu'il justifie le refus d'autoriser la conférence en question sous prétexte que le lieu choisi est à caractère culturel», souligne-t-on dans le même document. Dans la foulée, la Coordination invite le pouvoir à suivre l'évolution du monde et à respecter ses engagements pris pour consacrer les libertés et le lancement des réformes devant promouvoir la vie politique sans exclusion et sans sélection. «La coordination considère que ce comportement irresponsable remet encore en question la crédibilité de la décision politique en Algérie et ouvre la voie à un choix de moyens de lutte politique qui peuvent dépasser le caractère pacifique. Cela est inacceptable pour la coordination», indique-t-on dans le même communiqué. Cependant, la CLTD se montre déterminée à poursuivre sa démarche pour la transition. Elle assure que des conférences thématiques seront organisées afin de sensibiliser l'opinion sur l'importance de la transition démocratique en Algérie. La wilaya d'Alger, rappelons-le, a attendu jusqu'à la veille de la tenue la conférence pour informer les responsables du parti Jil Jadid, demandeur de l'autorisation au nom de la CLTD, que sa demande était rejetée au motif que le lieu est à «caractère culturel» et que des manifestations culturelles y sont programmées en ce mois de Ramadhan.