Une malencontreuse manipulation technique a fait sauter l'article sur la réunion de la CNLTD devant paraître hier. Nous le reproduisons aujourd'hui. Nos excuses à nos lecteurs. L'administration sévit à nouveau contre l'opposition. La conférence thématique de la CNLTD sur le thème «Les modèles de transition», qui devait se tenir hier en soirée, n'a pas eu lieu. Et pour cause, la wilaya d'Alger a rejeté la demande d'autorisation de cette rencontre programmée au niveau de la salle Mohamed Zinet de Riadh El Feth introduite par le parti Jil Jadid le 13 juillet dernier. La wilaya d'Alger a attendu la veille du rendez-vous pour signifier son refus aux organisateurs. Habituée à ce genre de manœuvres, l'administration avance des arguments pas du tout convaincants pour justifier sa décision, qui prive des partis de l'opposition de leur droit constitutionnel à la réunion dans des lieux publics. «En réponse à votre demande datée du 14 juillet 2014 portant sur l'autorisation d'un rassemblement public sous le thème conférence thématique autour de la transition démocratique de 21h à minuit au niveau de la salle Mohamed Zinet de Riadh El Feth, j'ai l'honneur de vous informer que votre demande est refusée car le rassemblement est programmé dans un endroit à caractère culturel et coïncide avec des manifestations culturelles organisées en ce mois de Ramadhan», justifient les responsables de la wilaya d'Alger dans la correspondance datée du 17 juillet dernier. Une missive qui n'est parvenue aux concernés qu'hier matin. Ces arguments de l'administration dépendant du ministère de l'Intérieur, précise Jil Jadid, sont tout simplement «imaginaires et fallacieux». «Ces arguments ne tiennent pas la route, d'autant que la salle n'est pas réservée à des activités culturelles, comme le prouve le document de réservation établi et signé par le gérant de la salle Mohamed Zinet. Ce document a été envoyé en pièce jointe à la wilaya d'Alger pour appuyer la demande d'autorisation de notre conférence», explique Jil Jadid dans un communiqué rendu public. Pour détruire encore les justifications de l'administration, Jil Jadid rappelle qu'il a organisé plusieurs activités politiques auparavant au niveau de cette salle. «Cet acte démontre clairement l'état de panique dans lequel se trouve le système politique qui est incapable d'accepter l'avis contraire. Ce système recourt alors à l'arbitraire pour tenter de freiner toutes les initiatives sérieuses visant à trouver des solutions idoines et réalistes pour faire sortir le pays de la situation de blocage dans lequel il a été mené», explique-t-on dans le même communiqué. Selon la même source, «la wilaya d'Alger prouve que le projet de la transition adopté par la CNLTD est la voie idéale pouvant déboucher sur une vraie transition démocratique». «C'est ce projet que le pouvoir refuse de digérer», écrit également Jil Jadid. Devant cette situation, les responsables de la CNLTD seront contraints de chercher une nouvelle salle et de choisir une nouvelle date pour l'organisation de cette conférence. En juin dernier, rappelons-le, la direction de l'hôtel Hilton avait refusé, à la dernière minute, d'accueillir la première conférence nationale de transition. Ce rendez-vous a dû être délocalisé et a eu lieu à l'hôtel Mazafran. Cette fois, le prétexte change, mais l'objectif est le même : empêcher l'expression de l'opposition et essayer de la faire taire. Ce refus d'autoriser une activité des partis agréés démasque le pouvoir qui tente, à travers son projet de la révision de la Constitution, de faire croire à l'opinion qu'il «veut donner une place de choix à l'opposition». Le discours est vite contredit par les faits.