Le massacre de civils ghazaouis par l'armée israélienne s'est poursuivi, hier, pour le 16e jour consécutif. Ghaza (Palestine) De notre correspondant Depuis l'aube, les services d'urgence palestiniens ont recensé 35 morts et plus de 200 blessés. Cinq citoyens, dont un enfant, ont été tués sur le coup, hier matin, par un tir de drone israélien. Ils se trouvaient sur une charrette tirée par un âne. Ce triste bilan s'est certainement aggravé depuis, puisque les raids aériens sur les maisons n'ont pas cessé. Téméraires, les équipes de secours palestiennes ont réussi à récupérer plusieurs cadavres dans les zones bombardées, comme à Chedjaiya, à l'est de Ghaza. Ce quartier a été intensivement bombardé cette semaine et est totalement détruit. L'armée israélienne y a commis un véritable massacre. Les bombardements ont causé la mort de plus 120 personnes. D'après des secouristes, il y aurait beaucoup plus de victimes et de nombreuses personnes n'ont pu être retirées des décombres de leurs maisons. L'acharnement israélien sur Chedjaiya a forcé plus 100 000 habitants à quitter leurs maisons. Certaines familles ont été recueillies dans des refuges de l'UNRWA, l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés ; d'autres ont été accueillis par des proches ou des amis habitant dans des quartiers moins visés par les bombardements. Sinon, la grande majorité des habitants Chedjaiya vit dans le dénuement le plus total ; ils manquent de médicaments, de tentes, d'eau et de vivres. Des épidémies commencent à faire leur apparition. C'est la catastrophe humanitaire. Le pire est que le massacre de Chedjaiya est en train de se reproduire dans les localités de Khouzaa, Abassan et Ezzena, au sud de l'enclave palestinienne. Leurs habitants sont assiégés depuis mardi soir. Le feu des chars israéliens empêche la population de quitter les lieux pour se mettre à l'abri. Les bombardements israéliens ont fait 5 morts dans la nuit de mardi à mercredi, parmi lesquels un garçon de 7 ans et une fillette de 5 ans. Les habitants de cette localité sont pour ainsi dire condamnés à mort par Tel-Aviv. Durant toute la nuit, les habitants de Khouzaa n'ont pas arrêté de lancer des appels à l'aide à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge à travers les radios locales pour qu'ils viennent à leur secours.Le bilan global de l'agression israélienne contre Ghaza s'élève actuellement à près de 700 morts et plus de 4500 blessés. L'appel de Mahmoud Abbas Malgré les massacres perpétrés contre les civils, la destruction d'habitations, d'hôpitaux et de mosquées à grande échelle, l'armée israélienne, qui est présentée comme la plus puissante de la région, n'arrive pas à progresser sur le terrain ghazaoui. Les combattants palestiniens, dont les moyens sont rudimentaires, ont en revanche réussi à faire mal aux forces d'élites israéliennes qui tentent des percées dans l'enclave palestinienne. Pour le moment, les combats sont limités aux zones proches de la frontière. Des sources israéliennes officielles ont reconnu la mort de 29 soldats au cinquième jour de l'invasion terrestre. Les blessés militaires israéliens se comptent aussi par centaines. Selon le quotidien israélien Ydioth Ahronot, deux soldats ont été tués mardi dans des combats au corps à corps et 21 autres ont été blessés, dont 4 grièvement. De son côté, la direction palestinienne et particulièrement le président Mahmoud Abbas, qui a été critiqué pour ne pas avoir pris une position claire vis-à-vis de la crise, ont mis fin à toutes les supputations en dénonçant, mardi soir, de la manière la plus véhémente qui soit, l'agression israélienne contre Ghaza. Dans un discours prononcé à la télévision palestinienne, Mahmoud Abbas a, en outre, défendu le droit du peuple palestinien à la légitime défense devant la machine de guerre israélienne et a promis de tout tenter pour arrêter le massacre. Dans un communiqué rendu public dans la nuit de mardi à mercredi à Ramallah, la direction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a, quant à elle, appelé à des manifestations populaires générales en signe de solidarité avec Ghaza et sa résistance. Un Palestinien de 30 ans a été tué, hier soir, par des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, où les manifestations de soutien à Ghaza gagnent en ampleur. C'est le deuxième Palestinien qui tombe en Cisjordanie occupée en deux jours. Malgré tous ces crimes, la communauté internationale ne fait toujours rien.