Un déluge de feu et d'acier s'est abattu jeudi soir sur la bande de Ghaza avec le début de l'offensive terrestre qui a vu l'incursion de chars et de blindés israéliens, confirmant qu'Israël est passé à la seconde phase de son agression. Dans la nuit de jeudi, tous les villages de la bande de Ghaza, longue de 41 km, étaient pratiquement sous le feu de l'artillerie, des blindés, de la marine et de l'aviation israéliens. En fait, les autorités sionistes sont passées à une seconde phase de leur agression contre la population de Ghaza, celle de détruire les soi-disant tunnels qu'aurait creusés le Hamas pour organiser des attentats terroristes en territoire israélien. Vraie ou fausse, la raison de ce déploiement de forces militaires disproportionné fait craindre le pire pour les 1,8 million de Ghazaouis, pris en tenaille par l'aviation, la marine et les forces terrestres de l'armée israélienne. Jeudi soir, au moins 24 Palestiniens, dont trois adolescents et un bébé, ont été tués au début de cette opération terrestre, portant à au moins 267 le nombre de morts palestiniens au onzième jour du conflit. Vendredi, le nombre de morts palestiniens aurait dépassé les 270 victimes de cette agression, dont des femmes, des enfants et des bébés. Un soldat israélien a été tué en outre au cours de cette offensive, la deuxième victime israélienne depuis le début de cette guerre déclarée contre les Ghazaouis. Vendredi, trois adolescents palestiniens, âgés de 12 à 16 ans, ont été tués peu avant midi (09h00 GMT) par des tirs de chars israéliens près de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Ghaza, selon le porte-parole des services d'urgence locaux, Achraf al-Qoudra VIOLENTS COMBATS AU NORD ET AU SUD L'offensive terrestre israélienne, qui aurait utilisé des gaz de combat interdits, a rencontré selon des correspondants de presse quelque résistance dans le nord et le sud de Ghaza. Tsahal, qui a engagé d'importants moyens militaires et mobilisé 18.000 réservistes, a opéré d'intenses bombardements de plusieurs zones de l'enclave ghazaouie, alors que de violents combats étaient signalés dans le Nord. Au moins 27 Palestiniens dont un bébé ont été tués dans cette attaque nocturne, portant le bilan, avec les victimes de vendredi, à plus de 270 morts et plus de 1.700 blessés. Vendredi, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a justifié le déclenchement de l'offensive terrestre car «toutes les autres possibilités» avaient été inopérantes, selon lui. «J'ai donné pour instruction de se préparer à la possibilité d'intensifier de façon significative l'offensive terrestre, et l'armée agit en conséquence», a-t-il dit, avant de tenter d'accuser Hamas d'être responsable du déclenchement de l'opération terrestre et l'invasion de Ghaza par l'armée israélienne qui, officiellement, aurait pour mission de détruire les tunnels de Hamas. Jeudi soir, le cabinet du PM israélien avait indiqué que les soldats israéliens allaient surtout être déployés pour «infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas». Derrière cette assertion, le principal objectif est d'«atteindre les tunnels terroristes qui vont de Ghaza vers Israël». «Les tunnels du Hamas servent à kidnapper et tuer des Israéliens. C'est pourquoi nous les détruisons», s'est justifiée par ailleurs l'armée israélienne sur son compte Twitter. Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé Israël à cesser immédiatement ses attaques. «Israël doit cesser ses opérations (terrestres) dans la bande de Gaza», a-t-il dit jeudi soir. Le déploiement des troupes israéliennes va causer «davantage d'effusion de sang» à Gaza et compliquer les efforts pour mettre fin au conflit dans l'enclave. Quant au Hamas, il a notamment déclaré qu'Israël «paiera le prix fort» après «cette décision radicale», selon un porte-parole du mouvement palestinien. L'opération «Barrière protectrice» semble aujourd'hui dépassée et Israël a tiré profit du refus de Hamas d'un cessez-le-feu proposé par l'Egypte, mais qui fondamentalement ne change pas la donne, puisqu'il maintient la bande de Ghaza sous l'emprise militaire de Tel-Aviv.