Les journaux et les blogs italiens se sont lancés dans un insolite casse-tête pour deviner ce que « cet imbécile de Materazzi, plus tatoué qu'un docker de Rotterdam, a pu dire à Zidane, pour le mettre dans un tel état » ? La Stampa, quotidien turinois, propriété de la famille Agnelli, patronne du club turinois de la Juventus où Zinedine Zidane a joué à la fin des années 1990, titre en septième page « L'insulte de Materazzi à la sœur de Zidane », et rapporte que le joueur italien Marco Materazzi, à l'origine de la provocation qui a coûté l'expulsion à Zidane, a affirmé à son retour en Italie « je n'ai pas de raison pour m'excuser », refusant de révéler la nature de l'offense qu'il a proférée contre le capitaine des Bleus. Mais La Stampa consacre une page à l'incident et publie un entretien avec le capitaine de l'équipe italienne Fabio Cannavaro, avec la question qui s'impose. Cannavaro défend son copain Materazzi et explique : « Je n'en sais rien. Mais quelles que soient les paroles de Materazzi, la réaction de Zidane est injustifiée (…) S'il m'avait donné ce coup, moi qui suis plus petit que Materazzi, il m'aurait fracassé le crâne. » Mais le capitaine des azzurri se montre fair-play quand le journaliste lui demande, sournoisement : « Cela te dérange que la Fifa lui ait donné le prix du meilleur joueur ? » « Non. Mon prix, je l'ai eu. Aucune rancune malgré ce mauvais geste », répond Cannavaro. L'autre joueur de la Juventus, David Trezeguet affirme ne pas s'étonner du comportement provocateur de Materazzi : « Je sais ce qu'il est capable de débiter sur le terrain. » Materazzi répond aux journalistes qui lui demandent s'il est vrai qu'il a traité Zidane de « terroriste islamique », Materazzi reprend son air d'idiot du village et répond : « Je suis un ignorant. Certains mots, je ne les connaîs même pas. » Marco Materazzi, né le 19 Août 1973 à Lecce (Les Pouilles), 1 m 93, 92 kg, est marié et père de trois enfants. Hier, au palais du gouvernement pourtant, lorsque le vice-président du Conseil italien et ministre des Affaires étrangères Massimo D'Alema lui a serré la main, comme aux autres membres de la squadra azzurra, D'Alema semblait froid et n'eut qu'un rictus entendu pour Materazzi. Mais la blague la plus reprise dans les blogs italiens, les mauvaises langues disent que seul un milaniste (tifoso de la squadra ennemie AC Milan) pouvait l'avoir inventée, est celle qui raconte : « Pourquoi Zidane a envoyé au tapis Materazzi d'un coup de crâne ? Parce que Materazzi lui a dit : « tu voudrais pas venir jouer à l'Inter de Milan ? »