Après la DAS, c'est au tour du croissant rouge de venir au chevet des réfugiés en attendant une action commune. La veille de l'aïd, dimanche passé, vers 18 heures, le croissant rouge algérien, comité de wilaya de Guelma, a pris enfin l'initiative et mené une action humanitaire au profit des refugiés nigériens. Etablis depuis plus de quatre mois à la sortie nord de la ville de Guelma à proximité de la station des taxis et bus inter-wilayas, route d'Annaba, ces réfugiés vivent dans la déliquescence et la mendicité. En effet, sur les lieux, c'est le chef du camp, Mamane Kango et son adjoint Salamou Isoufou, deux quinquagénaires désignés par les 410 réfugiés du camp, qui ont cosigné la décharge du CRA. Un don en nature constitué de denrées alimentaires, effets vestimentaires et cosmétiques collectés par le croissant rouge à l'occasion de l'Aïd el Fitr. A ce sujet, Azeddine Boughaba, président du CRA à Guelma, nous déclare : «Les dons de cette action ont été fournis par le siège du croissant rouge d'Alger et les bienfaiteurs de Guelma. Il s'agit d'habits pour les hommes, femmes et enfants ainsi que des paires de sandales. Nous avons aussi distribué des lots de cosmétiques (savon et déodorant)». Le même responsable ajoute que sur le plan des actions sanitaires, il est prévu, après l'aïd, des visites médicales, avec l'intervention de quatre médecins, ainsi qu'un pédiatre. Pour ce faire, une ambulance médicalisée, une tente et un lot de médicaments seront disponibles, poursuit notre interlocuteur. Pour les représentants du camp, cette action humanitaire arrive à point nommé la veille de l'aïd, notamment pour les enfants. Cependant, la préoccupation majeur des subsahariens, en cette période de grande chaleur, demeure la disponibilité de l'eau. «Nous manquons cruellement d'eau, notamment pour l'hygiène corporelle. Les conditions sanitaires sont catastrophiques» nous confie, dans un français approximatif, l'un deux. Et de conclure : «Il y a dans ce camp près de 250 femmes avec enfants. Nous craignons l'apparition de maladies contagieuses». Quoi qu'il en soit, en l'espace de quatre mois à Guelma, la prise en charge des réfugiés subsahariens, majoritairement nigériens, reste timide, non pas par les habitants qui ont fait preuve d'un sens du devoir inaltérable, durant tout le mois de ramadan, mais contre toute attente, de la part des autorités locales. Pour rappel, la DAS de Guelma, avec pour partenaire la protection civile, a mené, du 20 au 22 juillet, une action sanitaire sur ce camp avec une défection remarquée des médecins du secteur de la santé et la mise à l'écart du croissant rouge. Serait-il trop demander de mener une action ensemble? Ou de fournir deux ou trois citernes d'eaux pour la douche à ces gens qui ne demandent qu'à se nettoyer ? Des enfants crasseux, vêtus de neufs, il y a de quoi perdre son latin !