La situation de ces personnes ayant fui la famine dans leurs pays est plus qu'alarmante, surtout en cette période de Ramadhan et des fortes chaleurs. Ils sont de plus en plus nombreux les réfugiés subsahariens à Guelma. C'est aux portes du chef-lieu de la wilaya plus exactement sur un terrain vague à proximité de la station de taxis et de bus inter-wilaya à la sortie nord de la ville sur la route d'Annaba, que le camp des réfugiés, nigériens en majorité, s'organise sous un soleil de plomb en ce mois de Ramadhan. «Une femme a accouché dimanche soir, dans une tente en plastique noir. Elle y est toujours avec son bébé», nous a révélé un groupe de nigériens aux abords de ce camp où les conditions sanitaires son quasi absentes. Et pourtant, la vie semble prendre le dessus sur des monticules d'immondices, clairsemés ici et là. Ils sont quelques 360 réfugiés de nationalité nigérienne à vivre sur le lieu où très peu d'entre eux parlent un rudiment d'arabe ou quelques mots en français. Ainsi les présentations se font avec des papiers délivrés par le consulat général du Niger à Tamanrasset, sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, de la coopération, de l'intégration africaine des nigériens à l'étranger. Un document qui n'octroie à son détenteur aucun privilège sur le sol Algérien et à Guelma en particulier. Ainsi, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes partent toute la journée pour mendier. -Il ne reste au camp que ceux et celles qui doivent ramasser du bois pour préparer la tambouille ou s'approvisionner en eau potable. Sous les tentes, des gens allongés à même le sol, chapelet en main, attendent l'air insoucieux, l'heure du f'tour. Ils attendent chaque jour la générosité des habitants de Guelma. Quant aux autorités locales, il semble selon les témoignages des uns et d'autres, qu'aucune mesure n'a été prise pour assister ces réfugiés au moins durant le Ramadan. «Les réfugiés sont livrés à eux-mêmes. Au début du mois de Ramadan, nous leurs avons distribué des denrées disponibles à notre niveau. Aujourd'hui c'est la population de Guelma qui les prend en charge», affirme Dr Azdine Boughaba, président du croissant rouge à Guelma. Au camp, nous avons approché Abdoul Ibrahim, la quarantaine, revendeur de profession, originaire de Matameye, une région située à l'extrême sud du Niger. «Cela fait quatre mois que je suis à Guelma et six mois en Algérie. Nous sommes venus tous en voiture ou en camion. Nous avons fui la famine et la mal vie», déclare-t-il. Son compatriote, Fasma Abdelkader, âgé de 15 ans, originaire de Zender, est venu seul. Ses parents sont restés au Niger. Il émet un vœu : «Je souhaite aller à l'école et travailler dans un restaurant si c'est possible». Mais d'autres envisagent sérieusement un retour au Niger. Sur le plan sanitaire, la situation est catastrophique. Aucune visite médicale n'a été diligentée sur ce camp. Et pourtant les voyants sont au rouge, selon les constations faites sur place.