- Comment expliquez-vous l'ampleur que prend la fièvre aphteuse ces derniers jours ? Il faut savoir que la fièvre aphteuse est très contagieuse. D'ailleurs, elle est plus qu'une épidémie, c'est une pandémie. Elle peut se transmettre d'un continent à un autre en un temps relativement court. Les symptômes de cette maladie virale grave se manifestent par une fièvre qui peut atteindre 41° et des aphtes au niveau de la bouche. Cette maladie engendre une hyperthermie et provoque des lésions nasales. Les bovins contaminés peuvent infecter les autres par voie respiratoire. La gravité de la fièvre aphteuse est due à la facilité de propagation du virus, notamment à travers l'utilisation d'un matériel contaminé ou à travers le foin, l'aliment et l'eau. Il faut souligner que la fièvre aphteuse n'est pas transmissible à l'homme. - Quelles sont justement les conséquences de cette maladie ? Cette maladie entraîne une baisse de production de lait comme elle peut provoquer la mortalité des bovins contaminés, notamment les vaches, induisant ainsi des répercussions économiques importantes. Des permanences, même le week-end, sont ouvertes dans les subdivisions agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou pour justement informer et orienter les éleveurs sur les mesures à prendre pour signaler d'éventuels cas de fièvre aphteuse. Nous assurons régulièrement des campagnes de vaccination depuis plus de 10 ans pour anticiper les choses. - Que préconisez-vous aux éleveurs de bovins touchés par cette pandémie ? Nous travaillons en étroite collaboration avec les services de la subdivision agricole. Des comptes rendus journaliers sont établis. Si un cas est signalé quelque part, nous procédons immédiatement à la mise en quarantaine du bovin atteint pour que le foyer ne soit pas un lieu de contamination. Puis nous passons à l'abattage avant de mettre la viande dans une chambre froide et l'orienter ensuite vers la consommation 48 à 72 heures plus tard. Il faut savoir que la maturation de la viande tue le virus. Pour ce qui est de la femelle, il faut d'abord faire des analyses dans le cheptel vacciné avant de passer à l'abattage. Le virus de la fièvre aphteuse peut être présent dans le lait et dans la semence avant l'apparition des signes cliniques.