La tomber de rideau de la semaine culturelle organisée par l'association culturelle Tidets, dédiée cette année à la mémoire de Cheikh El Mahdi, a eu lieu mercredi 23 juillet, marquée par une soirée chantante et dansante animée notamment par Boudjemaâ Agraw et Ahcène Nath Zaïm. La salle des fêtes Youcef Abdjaoui qui a abrité l'événement, envahie par une foule bigarrée, a baigné tard dans la soirée dans une atmosphère enflammée. Le show rythmé de Boudjemaâ Agraw a électrisé la salle des fêtes. En symbiose avec le public, Boudjemaâ s'est laissé dire que cette soirée lui rappelle les années quatre-vingts. «Vous êtes formidables, je retrouve en vous le public des années quatre-vingts. Dans les années de braise, Sidi Aïch a donné énormément pour la revendication amazighe, et ça continue», lance-t-il sous les ovations du public. L'espace de cette semaine culturelle, rendue possible grâce à l'étroite collaboration de la Fondation Cheikh El Mahdi, de l'Association Activités des Jeunes de Oued Ghir et le concours de plusieurs sponsors, la région s'est réveillée de sa léthargie culturelle et a vécu de grands moments de bonheur et de nostalgie prodigués par une pléiade d'artistes de divers horizons. Du 13 au 23 juillet, la salle des fêtes a vibré, de 21 heures à 1 heure du matin aux notes de chaâbi et d'autres sonorités musicales. De l'avis de beaucoup de personnes interrogées, l'association Tidets, en dépit de la modestie de ses moyens, a réussi le pari de faire de cet hommage l'événement marquant de l'été dans toute la région. Youcef Farid, un ami du Cheikh, parle de cette manifestation avec éloge. «C'est un grand événement et les jeunes qui l'ont organisé ont tout notre soutien et notre respect. Le Cheikh est un artiste hors pair, il mérite tous les éloges et les hommages», nous dit-il. Même son de cloche chez Titif, le disciple attitré du Cheikh, qui parle avec émotion de son défunt maître. De son côté, Hamoudi Massinissa, le vice-président de l'association, se dit comblé. «C'est une semaine inoubliable : un bon déroulement et un public impeccable», indique-t-il. Côté programme, outre les noms connus de la scène artistique, à l'exemple de Boudjemaâ Agraw, Brahim Tayeb, El Hasnaoui Amechtouh, Ahcène Ath Zaïm, Hsinou Fadhli, Cheikh El Hadi…il y avait plusieurs autres artistes, tels Sofiane Kaci, Yacine Chaâbane, Rachid Aït Tahar, Oulkadi Khoudir, qui se sont succédé sur scène et ont fait montre de leur talent artistique, au grand bonheur du public. Le célèbre cithariste, Belhaddad Lekhal, qui a accompagné au qanoun les grands noms de la chanson algérienne et quelques chanteurs étrangers, était aussi de la partie. Il était là «corps et âme», nous dit-il, pour participer à cet hommage ô combien mérité. A côté de la chanson, il y avait parmi les activités programmées de la poésie, du théâtre avec la présentation de la pièce Le cadavre encerclé du TRB de Béjaïa, et des témoignages sur la vie et l'œuvre du Cheikh disparu. Redouane et Lahlal Allam, Rachid Bachkar, Boualem Messouci, dans leurs témoignages, ont évoqué divers aspects de la vie et du parcours artistique de Cheikh El Mahdi. En plus d'avoir ressuscité le Cheikh disparu il y a plus de quatre ans, cette manifestation a donné à la ville de Sidi Aïch des couleurs festives et matière à réfléchir pour le mouvement associatif.