Sidi Aïch renoue avec l'activité culturelle Son retour a fait sortir la ville de Sidi Aïch et toute la région de la vallée de la Soummam de leur léthargie et leur morosité. Ville commerçante par excellence, Sidi Aïch a pris, le temps d'une semaine, de nouvelles couleurs, celles de l'animation nocturne qui n'est pas pour déplaire aux nombreuses familles, tant la salle des fêtes Youcef-Abdjaoui n'arrivait pas à contenir. Cinq ans après son décès, cheikh El Mehdi, un chanteur fort apprécié à travers tout le pays de par ce qu'il avait donné à la chanson kabyle, est au menu de la 2e édition des soirées ramadhanesques de Sidi Aïch. L'association culturelle Idlès N'Sidi Aïch, en partenariat avec la fondation cheikh El Mehdi et l'association activités de jeunes d'Oued Ghir ont réuni une panoplie d'artistes connus sur la scène artistique nationale pour rendre un hommage mérité à l'enfant prodige de la Soummam, celui dont le parcours artistique témoigne tout l'attachement de la région aux valeurs de liberté, d'honneur et d'amour pour l'art. Cheikh El Mehdi, de son vrai nom, Allam El Mehdi, a commencé sa carrière très jeune. A Alger, où il s'établit à son adolescence, il devint le disciple des grands maîtres du chaâbi, comme El Hadj M'hamed El Anka. Il se fit rapidement un nom. Son sérieux et sa persévérance, son amour pour la chanson, lui ouvre la voie grande vers le chaâbi kabyle et arabe. Très vite, il se fit une place parmi les figures de proue du chaâbi et son nom devint célèbre, grâce à sa maîtrise du mandole et la beauté de sa voix lyrique. C'est en reconnaissance de sa contribution à l'enrichissement de la chanson kabyle, que de nombreux partenaires, dont les APC d'Akfadou, Sidi Aïch, Tinebdar, El Flay et Tifra, le groupe Ifri se sont associés avec les deux associations initiatrices de l'événement pour honorer de manière exemplaire cheikh El Mehdi. Sa dernière apparition sur scène fut en juin 2009. Un hommage lui avait été rendu par la direction de la culture de Béjaïa, à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste. Ce jour-là, le cheikh avait enflammé la foule, venue nombreuse l'écouter à la Maison de la culture Taos Amrouche. Surnommé le chanteur des humbles, le cheikh avait tout au long de sa carrière animé des galas gratuitement. Auteur de plusieurs chansons, ses fans gardent de lui, encore aujourd'hui, l'image d'un homme simple et généreux, d'un grand chanteur qui égayait leurs soirées ramadhanesques. Depuis le début de la manifestation, pas un chanteur n'a raté l'occasion de reprendre une de ses oeuvres. Ses deux fils, Redouane et Lehlel, Rachid Bachkar ont ouvert la manifestation par des témoignages poignants sur l'homme, sa vie de tous les jours à la maison et au dehors. Hier, Brahim Tayeb a animé en son honneur une soirée que les habitants de la Vallée de la Soummam ne sont pas près d'oublier de si tôt d'autres figures de la chanson kabyle sont au programme de cet événements qui sera clôturée mercredi prochain par un gala animé par Boudjemaâ Agraw, un autre artiste de la région. En attendant, les soirées se poursuivront sous l'animation de Kamel Zirem, un journaliste animateur de télévision. Cheikh El Hadi, Sofiane Kaci, Yacine Chaâbane, El Hasnaoui Amachtuh, Hsinou Fadli, Djamel Mahieddine, Rachid Aït Tahar se succèderont sur la scène de la salle des fêtes de Sidi Aïch, qui renoue à l'occasion avec l'animation culturelle. A noter que le TR Béjaïa participe à cet hommage avec la pièce théâtrale Le cadavre encerclé.