Depuis le 21 juillet, les employées de l'entreprise publique économique (EPE) Chemiserie du Centre, basée à Larbâa Nath Irathen, sont en grève, «jusqu'à l'obtention de nos droits et satisfaction de nos légitimes revendications», clament les syndicalistes. La grève est suivie par la majorité des 190 employées, soutenue par une quinzaine d'hommes, agents de sécurité et de gardiennage. Le conflit remonte à novembre 2013 lorsque la section syndicale UGTA, indiquent des membres de celle-ci, ont présenté une plateforme de revendications du collectif des travailleuses. Le débrayage a été déclenché à la suite de «graves abus à l'endroit des employées, notamment des remises, par l'administration, de titres de congé forcé, suivi de décisions de suspension le jour même où la reprise de travail devrait avoir lieu», expliquent nos interlocutrices, elles-mêmes concernées par ce type de décisions. «Nous avons opté pour la grève à la suite notamment d'un cas d'agression physique sur une travailleuse qui a présenté d'ailleurs un certificat médical d'incapacité temporaire de travail de plus d'une dizaine de jours, des intimidations, menaces, mises à pieds abusives et répétitives de plusieurs jours à l'encontre de syndicalistes et de travailleuses, y compris contre celles approchant la fin de leur carrière, des brimades, menaces de licenciement…», déplorent-elles. Les grévistes soulignent qu'elles «sont exploitées impunément par leur direction depuis 2003». Celle-ci les forçait, d'après elles, «à travailler les week-ends, tout en les soumettant au prélèvement de deux journées sur leurs salaires à chaque fin de contrat, un prélèvement présenté comme étant une «absence autorisée» mais dont le montant est défalqué de leurs salaires, en plus d'autres motifs de hogra qui nous ont contraintes à engager ce débrayage à durée indéterminée», expliquent-elles. A rappeler par ailleurs qu'en juin dernier, pas moins de 18 sections syndicales UGTA, à leur tête l'union de wilaya et l'union locale de la zone industrielle de Oued Aïssi, ont signé une déclaration de «soutien au collectif de ces travailleuses et travailleurs qui font face à la spoliation de leurs droits sociaux et devant la grave détérioration de leurs rapports avec leur direction».