La menace brandie depuis quelques semaines déjà a été mise à exécution hier. Le chantier du grand viaduc de Constantine est à l'arrêt et toutes les sections du chantier sont paralysées. «C'est le seul moyen d'obliger le partenaire étranger à respecter le mouvement de débrayage», a lancé le secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise brésilienne Andrade Guttierez en charge de la construction du Transrhumel. Ce syndicaliste a considéré comme une diversion la tentative ultime prise jeudi par la direction de l'entreprise de prévenir le débrayage décidé le 29 mai courant à la suite de l'échec des tentatives de conciliation menées sous l'égide de l'inspection du travail de Constantine. En effet, Luis Sampaio, directeur du projet, avait adressé jeudi dernier au chef de la section syndicale, une correspondance où les responsables brésiliens avaient demandé au syndicat de se conformer encore à la procédure de médiation et de procéder à la suspension du délai de grève en évoquant l'article 48 de la convention collective de l'entreprise et la loi 90-02 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs du travail et à l'exercice du droit de grève. Le responsable brésilien ajoute que «le déclenchement d'une grève dans cette situation serait en violation des textes réglementaires et considérée comme une faute grave et demande donc au syndicat de surseoir à celle-ci». Pour les syndicalistes, la réponse est négative. Ils attestent leur bonne volonté à trouver une issue au problème soulevé depuis plusieurs mois déjà par les travailleurs en suivant deux tentatives de conciliation menées sous l'égide de l'inspection du travail, «procédure qui n'a abouti à rien puisque le partenaire social n'a pas accédé aux revendications légitimes des travailleurs prévues par la convention collective», ont-ils déploré. De son côté, M. Arafa, secrétaire général de l'union territoriale Ouest de l'UGTA, a déclaré que «les responsables du chantier parlent de réglementation alors qu'ils n'ont pas hésité, eux, à violer cette même réglementation». Et d'annoncer que son organisation va plaider auprès des autorités locales et centrales «l'ouverture d'une enquête dans ce chantier où la convention collective signée entre le partenaire brésilien et les travailleurs prévoyant que le nombre de travailleurs étrangers, essentiellement des cadres et des techniciens, ne doit pas dépasser les 20 % de celui des Algériens, n'a pas été respectée».