Une étude préliminaire en trois phases ayant pour objectif une maîtrise de l'exploitation durable du corail rouge en Algérie pour un montant de 190 millions de dinars, la remise officielle du permis de pêche scientifique au groupement français CREOCEAN/COMEX/CNRS chargé de cette étude et l'acquisition par l'Algérie à l'horizon 2007 d'un bateau laboratoire, ont été les points forts ayant caractérisé les interventions de Smaïl Mimoune, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, en visite de travail à Annaba. Explicitée par les experts algériens et français qui accompagnaient le ministre, cette étude préliminaire se fixe pour objectif de synthétiser les connaissances disponibles sur tout ce qui a trait au corail rouge, de permettre l'enregistrement de nouvelles données sur la densité des colonies, la structure de population et la vitesse de croissance et, enfin, de proposer un plan de gestion pour l'exploitation de la ressource. Pour les cadres des 14 wilayas côtières d'Algérie et les responsables des 5 zones de pêche du corail rouge présents à cette rencontre de Annaba, il était grand temps d'élaborer et de mettre en application un cadre juridique pour relancer l'exploitation du corail. Leur impatience se justifie par le pillage systématique et à ce jour des zones coralliennes algériennes et par l'existence, en Algérie, de réseaux spécialisés dans cette pratique. Selon la majorité de ces cadres et responsables, l'arrestation et la condamnation de 80 pilleurs et la saisie de 600 kg de corail rouge réalisée en 2005 par les gardes côtes algériennes ne sont rien par rapport au trafic à grande échelle qui s'opère sur le littoral algérien. Toutes les dispositions mises en place depuis 1975 à cefc jour, dont l'interdiction d'exploitation du corail décidée par le gouvernement algérien en février 2001 sur l'ensemble du littoral, ont montré leur limite. « Tout dépendra des conclusions de cette étude préliminaire pour décider de la reprise même alternée sur cinq années de l'exploitation du corail. L'interdiction sur 15 années restera en vigueur », dira Smaïl Mimoune.