L'étude d'évaluation des ressources corallifères, confiée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques à un bureau d'études français, est finalisée, a-t-on appris auprès du département de Smaïl Mimoune. Et c'est sur la base des conclusions de cette étude que seront arrêtées les nouvelles mesures devant réglementer la réouverture de la pêche au corail toujours interdite à ce jour. D'un montant de près de 2 millions d'euros, l'étude avait été confiée en septembre 2005 à un groupement français comprenant le bureau Créocéan, basé à la Seyne-sur-Mer (sud), le Centre d'océanologie de Marseille, spécialiste mondial du corail rattaché au CNRS, ainsi qu'à la Comex, une compagnie privée d'intervention sous-marine, qui a fourni les moyens d'exploration. L'Algérie est le premier pays à réaliser une étude de cette ampleur dans le bassin méditerranéen sur le corail, a souligné le ministre de la Pêche. L'analyse des résultats de cette étude confiée au CNRS "permettra la formulation, à partir des éléments scientifiques, du plan d'aménagement à caractère économique de l'exploitation du corail", a-t-il ajouté. L'étude concerne cinq secteurs géographiques du littoral algérien, long de plus de 1.200 km. L'Algérie, qui possède la plus grande réserve de corail rouge de Méditerranée, fut le premier producteur avec 48% du volume pêché en 1991, selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'Algérie en a interdit la pêche en 1998 afin de "protéger la ressource", endommagée par une pêche sauvage et intensive. Les résultats de l'étude sont donc décisifs. La pêche au corail pourrait reprendre dès 2008 si son exploitation s'avérait économiquement rentable. C'est d'ailleurs ce qu'a annoncé dernièrement le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques Smaïl Mimoune, dans une déclaration à la presse. Le ministère a confié en 2005 notamment au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français une étude sur les conditions économiques d'exploitation du corail algérien. "Une réponse positive du CNRS nous permettra de prendre une décision sur l'avenir économique de l'exploitation du corail", avait indiqué M. Mimoun, à l'issue d'une "campagne d'évaluation en mer du corail" lancée à Oran (ouest). Le corail algérien, est très prisé. Selon certains professionnels, le corail algérien est cédé aux Italiens et Tunisiens au prix de 60 000 à 70 000 DA le kilo, pour être revendu outre-mer quatre fois plus. Les Tunisiens achètent à des prix dérisoires notre corail brut. Ils en tirent énormément profit en l'exportant vers l'Europe ou en l'exploitant dans le tourisme, car très demandé par les touristes étrangers qui affluent annuellement vers leur pays. Le pillage de cette ressource ne date pas d'aujourd'hui. Encore une fois, la tentation est trop forte. La demande étrangère étant particulièrement forte, surtout lorsqu'il s'agit du corail rouge qui devait servir à la joaillerie, les pilleurs s'adonnent à toutes les pratiques.