La pêche du corail en Algérie, suspendue depuis 1998, pourrait reprendre prochainement si son exploitation s'avérait économiquement rentable, a annoncé hier le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoun. Le ministère a confié en 2005, notamment au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français, une étude sur les conditions économiques d'exploitation du corail algérien. “Une réponse positive du CNRS nous permettra de prendre une décision sur l'avenir économique de l'exploitation du corail”, a indiqué M. Mimoun, à l'issue d'une “campagne d'évaluation en mer du corail” lancée à Oran. L'Algérie, qui possède la plus grande réserve de corail rouge de la Méditerranée, fut le premier producteur avec 48% du volume pêché en 1991, selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'Algérie en a interdit la pêche en 1998 afin de “protéger la ressource”, endommagée par une pêche sauvage et intensive. Négocié à plus de 800 euros le kilo en moyenne, avec des “branches” pouvant atteindre parfois jusqu'à 15 000 euros la pièce, le corail rouge est pêché en Algérie depuis le XVIe siècle, d'abord en apnée et depuis les années 1970 à l'aide de scaphandres autonomes. Mais malgré l'interdiction, de véritables réseaux de trafiquants du corail se sont constitués à l'est du pays engendrant un véritable pillage des ressources halieutiques. Des réseaux avaient été démantelés et plusieurs personnes arrêtées, mais les véritables têtes pensantes dont certaines sont même installées à l'étranger n'ont pas encore été inquiétées. R. N.