Les travailleurs de l'entreprise nationale de production de détergents et autres produits d'entretien (Enad) de Sour El Ghozlane, au sud de Bouira, ne décolèrent pas. Avant-hier, et pour la deuxième journée consécutive, des centaines d'ouvriers pour la plupart des contractuels ont fermé plusieurs axes routiers dont le CW127, bloqué à l'aide de pneus enflammés, de pierres et autres objets hétéroclites. L'usine de production était également fermée. Les protestataires qui ne sont pas à leur première action de rue exigent le versement de leur salaire accumulé depuis trois mois.Les travailleurs, en colère, ont procédé ensuite à la fermeture du siège de la direction générale sise au centre- ville de Sour el Ghozlane. «Cela fait exactement trois mois que nous n'avons pas perçu nos salaires. C'est inadmissible», a déclaré un protestataire joint par téléphone. Selon lui, des cadres dirigeants ont même perçu des primes de bénéfice alors que l'usine est en faillite. Des accusations niées par le PDG du groupe Enad, Khaldi Tahar, qui a tenu à préciser qu'il s'agit d'un retard d'un mois et pas de trois mois. «Nous avons pris la décision de dissoudre la filiale Sidet et de la rattacher directement au groupe Enad», dira-il, avant de souligner à propos des primes dont ont bénéficié des cadres dirigeants que cela a été décidé par l'assemblée générale. «Nous avons un plan de restructuration de notre entreprise et un autre plan d'investissement envisagé», a -t-il précisé.