Selon la présidente de l'APC d'El Madania, «le relogement se fera avant la prochaine rentrée sociale.» La tension est montée d'un cran à El Madania. Une centaine d'habitants de la cité Diar Echems ont bloqué, hier en fin de matinée, la route reliant Bir Mourad Raïs aux Anassers. Les protestataires, qui ont scandé des slogans hostiles aux élus locaux, réclament une échéance à leur opération de relogement. «Nous sommes les oubliés de la rahla.» Les gens de l'APC du Clos Salembier et de la daïra se renvoient la balle. «Nous exigeons une date de la prochaine opération», signale un trentenaire, rencontré au carrefour Les Jasmins, situé en contrebas des barres d'immeubles coloniaux dont une partie a été vidée. La présence policière s'est faite discrète. Les représentants des résidents ont pris langue avec la présidente de l'APC qui leur demande à la population de «patienter». «J'ai reçu avant-hier encore plus de 50 personnes du quartier. Les gens exigent qu'on leur donne une date fixe de départ et le site d'accueil. Je ne peux pas suppléer la wilaya. Celui qui a droit à un logement, l'aura. La priorité de la wilaya est allée aux personnes touchées par le séisme. Nous avons relogé 69 familles de la rue Mustapha Serrir. Je rassure la population, le relogement se fera avant la prochaine rentrée sociale», précise Habiba Bensalem, la présidente de l'APC. Diar Echems est l'un des premiers quartiers concernés par les opérations de relogement lancées du temps de Kebir Addou. Cinq bâtiments, constitués en majorité de logements de type F1, avaient été vidés le 14 mars 2010. La première tranche a concerné 205 familles relogées dans de nouvelles habitations à Sebala (Tixeraine). La deuxième tranche a touché 307 familles relogées à Djenane Sefari (Birkhadem). Des sites à Sebbala (Mohammadia) et Birtouta recevront des familles de ce quartier dont les immeubles devront être restructurés dans le cadre d'une opération-tiroir (agrandissement des appartements). Des immeubles ont été évacués mais des rumeurs persistantes, démenties par les autorités locales, ont parlé du «squat» du site avec la complicité des élus locaux. Des familles ayant squatté des caves ne seront pas exclues de la prochaine opération «ficelée» par la commission de la wilaya. «En tenant compte de l'éclatement familial, la commission a recensé plus de 400 familles à reloger. Il y avait à l'origine 269 familles. Lors de chaque opération, nous avons pris en charge jusqu'à 60 familles recensées dans le cadre de l'éclatement familial. Nous avons pris en charge 200 occupants des bidonvilles du même site», précise Mme Bensalem. Les résidents de la cité Diar El Mahçoul devront être concernés par la prochaine opération. «La priorité ira à Diar Echems, mais nous allons prendre aussi en charge les habitants de Diar El Mahçoul et les IMR», promet l'élue.