L'une des plus grandes opérations de relogement à Alger, lancée hier, se poursuivra jusqu'à demain. Il s'agit de la prise en charge de plus de 500 familles de la cité Diar Echems (El-Madania) dont 205 ont été relogées hier dans des logements à Tixeraïne, dans la commune de Birkhadem, alors que 307 autres familles habitant cinq immeubles dans la même cité le seront au plus tard à Djenane Sfari, dans la même commune. En somme, ce sont plus de 12 000 logements sociaux, programmés par l'Etat au profit des familles algéroises, qui devront être distribués d'ici au mois d'octobre. Il s'agit, selon le département de Noureddine Moussa, d'un large programme d'éradication d'une manière définitive de l'habitat précaire qui représente environ 8% du parc immobilier national. La wilaya d'Alger a, en effet, bénéficié de la part du lion dans ce programme, dans la mesure où elle compte un nombre important de ces habitations de fortune, où souffrent des familles entières, qui portent atteinte à l'image de la capitale. C'est le cas des familles de Diar Echems qui, après plusieurs années de calvaire, sont passées à la protestation, il y a quelque mois, en faisant couler beaucoup d'encre. Des manifestations qui se sont transformées en confrontation avec les services de sécurité voulant maintenir l'ordre et protéger les biens de l'Etat dont le siège de l'APC d'El-Madania. Les autorités compétentes avait promis la prise en charge de ces familles dans les plus brefs délais, selon les capacités du programme de logement destiné à la capitale. C'est hier que les familles concernées ont fait leurs valises pour une nouvelle vie. Cette opération a touché celles qui logeaient, depuis des années, dans des habitations précaires au sein de la cité de Diar Echems, elles ont eu enfin droit à des habitations décentes de type F2 et F3 à Birkhadem. Selon le wali délégué de Sidi M'hamed, Mohamed Laïd Khelifi, qui a supervisé le déroulement de l'opération de relogement de ces familles, cette première opération dans la capitale concerne exactement 512 familles de Diar Echems. «Cette opération s'inscrit dans le cadre de la restructuration de la cité Diar Echems par la transformation des appartements F1 en F3 et F4 et la démolition, dès aujourd'hui, des constructions précaires», a-t-il affirmé. Le même responsable a mis en exergue l'importance de cette opération eu égard à la densité de la cité qui compte 1 600 familles. «D'autres opérations de relogement sont prévues au profit des habitants de Diar El-Mahçoul et de la cité Mahieddine», a-t-il encore indiqué en confirmant que le programme d'habitat de la wilaya d'Alger vise le relogement de 12 000 familles jusqu'au mois d'octobre. Les cimetières reviennent enfin aux morts L'ensemble des autorités locales de la wilaya d'Alger ont témoigné, hier en fin de journée, «du bon déroulement» de la première journée de l'opération de relogement des familles de Diar Echems. «Aucun incident majeur n'a été enregistré ni lors du déménagement, ni lors de la réception des nouvelles habitations», ont affirmé, de leur côté, les services de sécurité qui se sont dépêchés dès les premières heures de la journée pour assurer la sécurité et la quiétude nécessaires aux familles concernées. De son côté, le directeur du logement de la wilaya d'Alger, Mohamed Ismaïl, a souligné, également, que l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions et que deux bureaux d'accueil ont été mis en place pour orienter les bénéficiaires vers leurs nouveaux appartements. Il a, par ailleurs, expliqué que le relogement de ces familles constitue le début d'une «grande opération» dans le cadre duquel sept sites ont été retenus pour accueillir les habitants des chalets et bidonvilles de Zaâtcha, El-Djazira, Aloui, la Casbah, les habitants de différents cimetières (200 familles), les Palmiers, Diar El-Mahçoul et Diar Echems. Le directeur de logement a compté, entre autres, 200 logements sociaux dans le programme de relogement à Alger destinés aux familles occupant les cimetières. Nul n'ignore que la crise de logement au niveau de la capitale a incité des dizaines, voire des centaines de familles, à hanter les cimetières et porter atteinte à la sérénité de ces espaces et à l'image de la ville, à l'exemple du cimetière d'El-Alia (Bab-Ezzouar). L'opération de relogement est donc une bonne nouvelle pour ces 200 familles qui vont mener une vie «normale» et, aussi, pour les morts pour qu'ils se reposent enfin !