- La guerre dans la presse Le journal régional Le Tell est édité à Blida tout au long de la guerre. En 1914, il paraît chaque mercredi et samedi avant de devenir hebdomadaire, puis bi-mensuel. «Cela peut s'expliquer par les pénuries de papier et d'encre au fur et à mesure du conflit », explique Philippe Hoffman, qui a retrouvé les archives de ces journaux et qui les étudiera cette année avec ses élèves du Lycée français d'Alger. Hausse des prix des aliments, pénuries, soutien aux soldats, début des débats politiques sur le statut des Algériens, les archives de ces journaux permettent de retracer l'histoire de la région, touchée par les conséquences du conflit. - Le plus lourd tribut des colonies Dans cette guerre, plus de 25 000 soldats algériens sont tués. Des milliers d'autres sont gravement blessés dans les combats de tranchées. Selon les archives militaires, les unités de tirailleurs algériens se distinguent dans les violentes batailles de la Marne en 1914 ou celle de Verdun, de la Somme et du chemin des Dames en 1917 et 1918. Mais à partir de 1915, les autorités militaires françaises rechignent à envoyer les soldats algériens en permission chez eux. De nombreux militaires restent alors en convalescence en France. (Journal retrouvé par Philippe Hoffman, professeur au lycée Alexandre Dumas d'Alger). - Les premiers bombardements du conflit Le 4 août 1914, à 5h du matin, les premiers coups de canon de la Première Guerre mondiale sont tirés sur les villes de Skikda et Annaba par les navires allemands le Goeben (photo ci-dessus) et le Breslau. Ils feront 21 morts, les premières victimes des bombardements de ce conflit. Le journal des opérations militaires de ce jour-là rapporte la riposte des soldats de Skikda : «Dès que le navire ennemi eut tiré son premier coup de canon, la batterie d'El Kantara, la seule du front de mer de Philippeville qui fut armée, ouvrit le feu. Elle tira quatre coups chargés à obus P, mais qui furent tous courts»..