C'est sous une pluie fine et en présence d'une fanfare nationale et, pour la première fois, d'une représentation des autorités militaires et civiles, qu'une cérémonie de commémoration du 95e anniversaire de l'Armistice du 11 novembre 1918, journée de la Victoire et de la Paix, s'est déroulée hier au carré militaire du cimetière Saint-Eugène à Bologhine. Une cérémonie protocolaire qui a également rassemblé les derniers vétérans de la seconde guerre Mondiale 1939-1945. L'ambassadeur de France, M.André Parant et un représentant du ministre délégué à la Défense nationale ont déposé chacun une gerbe pour rendre un hommage solennel à toutes les victimes de ce conflit. L'ambassadeur de France en Algérie a souligné à cette occasion le rôle éminent joué alors par les 210.000 soldats algériens qui prirent une part glorieuse et déterminante à la Victoire de 1918, en rappelant que près de 26.000 d'entre eux y laissèrent leur vie. C'est la première fois que les autorités locales participent à une cérémonie commémorant la participation algérienne aux deux Grandes Guerres. Un geste qui démontre si besoin est l'entente franco-algérienne sur une question épineuse de l'Histoire. D'ailleurs, l'un des premiers gestes du Président Bouteflika lors de sa première visite en France en 2000, fut la visite du cimetière de Verdun où sont enterrés des centaines d'Algériens. L'ambassadeur André Parant s'est dit sensible par la présence très appréciée d'une représentation militaire algérienne, ajoutant encore: «Il était donc légitime qu'à la veille du début du cycle du ««Centenaire» nos deux pays se trouvent associés pour rendre un hommage solennel à toutes les victimes de ce conflit qui concerna aussi, au premier chef, l'Algérie. Un exemple parmi tant d'autres: on l'ignore trop souvent, mais les tout premiers coups de canon de la Première Guerre furent tirés le 4 août 1914, soit le lendemain de la déclaration de guerre, sur les villes algériennes de Skikda et Annaba.» Pour rappel ce bombardement, effectué par des navires allemands, tua 21 personnes, algériennes et françaises, qui furent ainsi les premières victimes recensées de ce conflit qui allait perdurer plus de 4 ans. En marge de cette commémoration, M.André Parant a remis à M.Hocine Khati, vétéran des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur. A travers ce geste, c'est aux 150.000 soldats algériens qui ont participé entre 1939 et 1945 aux combats pour la Libération de la France qu'il a rendu hommage. M.Hocine Khati, originaire de Beni Douala, avait été mobilisé en 1943 et affecté dans une compagnie sanitaire en qualité d'infirmier. Il servit durant la seconde partie de la guerre, constamment au plus près des combats, au service des blessés, quels que soient leur nationalité et les dangers encourus. Il fut démobilisé le 13 novembre 1945, il y a maintenant tout juste 68 ans.