A près avoir participé aux festivités commémoratives du déclenchement de la Première Guerre mondiale, l'Algérie participera, le 15 août prochain, à la commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Provence, dans le sud de la France. L'Algérie sera représentée aux festivités qui auront lieu dans la ville de Toulon par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui suppléera le chef de l'Etat. Outre le Premier ministre, l'Algérie sera présente avec la présence d'un groupe de vétérans qui ont participé, le 14 août 1944, au plus grand débarquement militaire de la Deuxième Guerre mondiale. Une importante délégation d'anciens combattants algériens ayant participé à ces combats ont été également invités par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à revenir sur les lieux qui les virent, il y a tout juste 70 ans, débarquer sur les côtes de France et participer aux combats pour la libération de Marseille. «Cette délégation – la plus importante en nombre de toutes les délégations étrangères invitées – comprend douze vétérans, dont quatre se verront remettre par le président de la République les insignes de chevalier de l'Ordre de la légion d'honneur», a indiqué l'ambassade de France dans un communiqué rendu public hier. Lors de cette cérémonie (qui se déroule chaque année), le rôle des soldats originaires des anciennes colonies françaises est mis en avant. C'est le cas des Algériens, qui étaient les plus nombreux parmi les soldats engagés dans cette bataille et, plus généralement, dans la Deuxième Guerre mondiale. Ce n'est pas une première Cette participation de l'Algérie à la commémoration du débarquement de Provence n'est pas une première. Le 15 août 2004, à l'occasion du 60e anniversaire de l'événement, la présence de Abdelaziz Bouteflika, invité du président d'alors, Jacques Chirac, avait suscité la polémique dans les milieux de l'extrême-droite française et aussi des organisations de harkis. Ces derniers n'avaient pas oublié les déclarations tenues par le chef de l'Etat algérien, quatre ans plutôt. Interrogé par une journaliste française sur une possible amnistie au profit de harkis, Abdelaziz Bouteflika avait répondu sèchement : «C'est comme si vous demandez à un Français de la Résistance de serrer la main d'un collabo.» La phrase avait suscité des réactions violentes. Cette année, Abdelaziz Bouteflika n'est plus en mesure de se déplacer pour honorer l'invitation de François Hollande. Ce dernier a invité d'autres chefs d'Etat et de gouvernement. Le 15 août 1944, des bataillons totalisant près de 50 000 soldats alliés, équipés de 500 chars, 2000 avions et de plus de 2250 navires débarquèrent à Toulon, non loin de Marseille, dans le sud de la France, pour libérer cette partie du territoire et faire jonction, plus tard, avec les autres troupes alliées venues de Normandie. Ces dizaines de milliers de soldats – ils avaient atteint les 320 000 au cours du mois de septembre 1944 – étaient issus des anciennes colonies françaises, dont les Algériens, souvent enrôlés de force pour libérer la France de l'occupation allemande. Un objectif qui a été atteint, quelques mois plus tard, avec la libération totale de la France suite à la capitulation de l'Allemagne, en mai 1945.