L'APC de Lichana, village phoenicicole situé à 35 km au sud-ouest de Biskra, d'ordinaire paisible, est traversée par des turbulences provoquées par des tensions et de profondes dissensions au sein de l'instance municipale, semble-t-il. Constituée de 13 sièges, 7 pour le RND, 4 pour le FLN et 2 pour le Front Moustakbel, alliés pour la circonstance contre les RNDistes, celle-ci est scindée en deux blocs qui se regardent en chiens de faïence, a-t-on appris. Les membres du RND dont le maire sont accusés par les militants du FLN et du FM de «prendre des décisions unilatérales concernant les gros dossiers de la commune requérant la participation et la signature de tous, de falsification de PV de délibérations municipales et de faux et d'usage de faux.» Ces griefs dûment répertoriés dans un rapport, dont nous avons une copie, ont été transmis aux autorités compétentes et à la Cour des comptes, est-il précisé par les élus minoritaires qui ont aussi porté l'affaire en justice. Le procureur de la république prés le tribunal de Tolga a ouvert une instruction sur les dépassements et les dysfonctionnements administratifs signalés par les 6 signataires. Ceux-ci dénoncent aussi les agissements du chef de la daïra de Tolga qui n'agirait pas, selon eux, pour dissiper la zizanie régnant au sein de l'APC de Lichana. Outre cela, les plaignants s'élèvent contre le népotisme ayant prévalu lors d'un recrutement de personnel pour la commune, font remarquer que des projets inclus dans le PCD ont été réalisés sans permis de construire, refusent la manière dont ont été concoctées les listes de bénéficiaires de logements sociaux et ruraux et enfin, ils rapportent qu'un avocat a été engagé sans la publication d'une offre d'appel du fait de sa proximité avec le président de l'APC. Afin que celui-ci puisse donner sa version des faits, nous avons tenté, en vain, de prendre contact avec l'édile de Lichana, Mustapha Boulegroune, absent, nous-a-t-on dit, pour un congé annuel.
