Rien n'est jamais simple au FLN. La décision du secrétaire général du parti, Amar Saadani, de nommer quatre nouveaux mouhafadhs ainsi que quatre présidents de structures provisoires a déclenché une levée de boucliers chez ses adversaires. Dans la bataille que se livrent les deux camps, chaque décision et chaque nomination sont sujette à tiraillements. Dans une déclaration au quotidien arabophone El Khabar, Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du parti, a vivement contesté les dernières décisions prises par Saadani, sans se conformer au règlement intérieur du FLN. Belayat a accusé Amar Saadani de déloyauté envers le président Bouteflika, notamment après la désignation de Abdelkader Zerrouki mouhafadh de Relizane. Une nomination que certains militants voient d'un mauvais œil, d'autant que le nouveau patron de la mouhafadha avait soutenu la candidature de Ali Benflis lors de la dernière présidentielle. Dans un communiqué, les militants de Relizane continuaient à apporter leur soutien à l'ancien mouhafadh, Azzi Hadj Ahmed. «Personne ne comprend plus rien, avoue un ancien mouhafadh. Saadani a décidé de se séparer d'un cadre du parti qui avait permis à Bouteflika d'obtenir son score le plus élevé lors de la présidentielle. C'est pour cela que le problème de sa loyauté envers le Président est aujourd'hui posé.» Autre pierre d'achoppement entre les deux camps : la décision de Amar Saadani de procéder à un nouveau découpage organique pour la création de nouvelles mouhafadhas. Pour certains cadres du parti, cette décision est d'autant plus hasardeuse qu'elle intervient alors que les services de Tayeb Belaïz n'ont pas encore adopté le nouveau projet de découpage administratif. Une situation qui fait dire à certains au sein du parti que le secrétaire général veut «forcer la main au ministre de l'Intérieur» et de noter que le FLN n'est plus au service de l'Etat, mais qu'il s'est «substitué aux institutions», d'autant que l'on soupçonne le SG du FLN de vouloir mettre le parti au service d'une personnalité pour la prochaine présidentielle. «Ils veulent faire du parti un comité de soutien en faveur d'un candidat pour la prochaine présidentielle. Ils ont un nom en tête», affirme un cadre du parti. Ces accusations sont rejetées en bloc par Mustapha Mazouzi, chargé de l'organique, qui relève que le parti ne peut plus fonctionner avec les mêmes structures que celles héritées en 1962. «Le nouveau découpage doit permettre de rapprocher l'autorité intermédiaire des institutions de base des militants», déclare Mustapha Mazouzi, qui rejette toute arrière-pensée politique dans la démarche du FLN.