Ces réfugiés syriens s'apprêtaient à rejoindre la Libye pour être pris en charge par des milices et des groupes terroristes libyens jusqu'aux ports de Tripoli, Benghazi et à Ghadamès pour embarquer vers l'Italie contre des sommes d'argent importantes. Quelque 200 réfugiés syriens, parmi lesquels une vingtaine d'enfants, des dizaines de femmes et de personnes âgées, ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi à bord de trois bus de voyageurs à Oued Laâlemga, entre Oued Souf et Debdeb, grâce à une opération minutieusement préparée par la Gendarmerie nationale. Ces réfugiés syriens s'apprêtaient à rejoindre la Libye pour être pris en charge par des milices et des groupes terroristes libyens jusqu'aux ports de Tripoli et Benghazi et à Ghadamès pour embarquer, par la suite, sur de petits bateaux à destination de Lampedusa en Italie. En détail, selon notre source, «à quelques dizaines de kilomètres des frontières algériennes, des milices libyennes armées jusqu'aux dents avaient un rendez-vous avec les réfugiés syriens afin de les héberger dans des hôtels libyens avant leur départ vers l'île de Lampedusa en Italie». Notre source précise encore : «Les Syriens avaient déjà signé un pacte avec les milices libyennes et les terroristes qui sont en activité sur le sol libyen pour qu'ils les emmènent vers des embarcations dans les différents ports libyens contre des sommes importantes d'argent». Ce qui fera dire à notre interlocuteur qu'«il s'agit là d'un financement du terrorisme au détriment de l'immigration clandestine vers l'Europe». Cela dit, tout a commencé il y a une semaine, lorsque des renseignements sont parvenus aux gendarmes de Oued Souf faisant état d'un important passage de réfugiés syriens par cette localité vers l'île de Lampedusa via la Libye. Ce qui a amené les gendarmes à mettre en place un dispositif sécuritaire draconien en vue de localiser les Syriens qui séjournent dans de luxueux hôtels à Oued Souf depuis quelques jours. Un lieu à partir duquel ils ont pris plusieurs contacts avec les réseaux de passeurs, entre autres, avec les contrebandiers algériens, des milices libyennes et les réseaux de passeurs étrangers, résidant à Lampedusa. Cependant, les gendarmes, déjà au courant de ce plan de ces réfugiés, ont mis en place des sections de recherche et d'intervention (SSI) pour surveiller les mouvements des expatriés. Ce qui s'est soldé par l'interception des trois bus la nuit de dimanche dernier. L'interrogatoire des chauffeurs et des receveurs algériens a permis aux enquêteurs d'obtenir les noms des cerveaux qui sont les vrais acteurs de ce vaste plan de trafic humain. Il s'agit d'un contrebandier notoire de Oued Souf, d'un propriétaire d'une société privée de transport de voyageurs et d'un propriétaire de bus. Ces derniers font partie d'un vaste réseau transnational spécialisé dans le trafic humain et sont actuellement en fuite. Il convient de préciser que dans le cadre de cette opération, les éléments de la Gendarmerie nationale d'Illizi et de Oued Souf ont mené plusieurs contrôles minutieux ciblant les hôtels, les maisons de particuliers et même les bus interwilayas, car soupçonnés d'abriter des réfugiés ou des contrebandiers. Les investigations menées par les gendarmes ont permis de dévoiler un grand plan planifié par Daâch, par les milices libyennes et même par d'autres cellules terroristes et celles de trafic des humains qui sont implantées en Europe. D'après notre source, les réfugiés syriens arrêtés dans les trois bus sont arrivés à l'aéroport international d'Alger voilà quelques semaines. Après avoir séjourné en Turquie et en Jordanie, ils ont rallié Alger par avion. Une fois en Algérie, ces Syriens, de surcroît très aisés du fait qu'ils ont en leur possession de grosses sommes d'argent en devises, ont séjourné dans des hôtels de luxe dans diverses wilayas du pays. Il convient de noter que les gendarmes ont saisi au cours de cette opération des gilets de sauvetage et des matériels maritimes, notamment des appareils GPS. Par ailleurs et suite à cette prise, la justice algérienne a demandé aux gendarmes de Oued Souf d'intensifier leurs investigations en vue d'identifier d'autres éventuels passeurs. Par la même occasion, la gendarmerie a affirmé que ses troupes sont sur le pied de guerre au niveau de l'ensemble des frontières du pays, d'autant plus que ses éléments qui sont mobilisés surveillent chaque mouvement suspect agissant dans ces zones frontalières. Enfin, les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire sont accusées de trafic humain selon l'article 301 du code algérien.