La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dénonce «cette campagne de répression des syndicalistes et comprend cela comme des mesures de représailles contre ceux qui refusent d'abdiquer leur autonomie et leur liberté». Nouveau tour de vis du pouvoir contre les libertés syndicales. Une série de décisions prises à l'encontre de responsables de syndicats autonomes fait craindre le retour d'une politique de restriction de la part des pouvoirs publics. Dans un communiqué rendu public, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a dénoncé «cette campagne de répression des syndicalistes et comprend cela comme des mesures de représailles contre ceux qui refusent d'abdiquer leur autonomie et leur liberté». Pour Salah Dabouz, président de la LADDH, les pouvoirs publics sont engagés dans une série «d'actions tous azimuts en se basant sur des arguments qui ne tiennent pas la route». Il en veut pour preuve la série de sanctions qui ont touché des responsables de syndicats autonomes. Ainsi, Rachid Maloui, président du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), Mourad Nekkach, qui préside le Syndicat national autonome des travailleurs de la poste (SNAP) et son chargé de la communication, Tarek Amar Khodja, ont été suspendus puis licenciés. Le même sort a été réservé au président du Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz de Sonelgaz (Snateg), Boukhalfa Abdellah, qui a été licencié. «Le gouvernement a décidé de casser les syndicats autonomes, considère Salah Dabouz. Pour cela, des mesures restrictives ont été réactivées pour faire peur aux syndicalistes et éloigner tout candidat à rejoindre les syndicats autonomes». Ces nouvelles mesures restrictives interviennent au moment où le gouvernement algérien s'est fait fortement taper sur les doigts par l'Organisation internationale du travail (OIT), lors de son assemblée générale qui a eu lieu le 6 juin. L'OIT a reproché aux autorités algériennes le non-respect de leurs engagements envers l'Organisation internationale. En clair, l'Algérie a été condamnée pour avoir entravé le travail des syndicats autonomes et procédé à des licenciements abusifs, comme moyen de pression à l'encontre des syndicalistes. En conséquence, l'OIT a demandé au gouvernement algérien de permettre aux syndicats autonomes d'agir librement. Les autorités algériennes, qui ont signé la quasi totalité des conventions internationales, ont pris pour habitude de ne pas procéder aux correctifs nécessaires. Les correctifs au niveau des pratiques et des amendements des textes n'étaient pas conformes aux textes signés par l'Algérie. Conséquence directe de ce désaveu, lors du vote pour l'attribution d'un siège de membre titulaire que briguait l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le syndicat que préside Sidi Saïd n'a obtenu que 36 voix, loin derrière le dernier prétendant retenu (96 voix) et a perdu son siège au sein du conseil d'administration de l'Organisation internationale du travail (OIT).